Les marchés actions européens rebondissent mollement. C'est la prudence qui règne après la mauvaise surprise allemande de mardi soir. Les valeurs bancaires se distinguent à la hausse après l'avoir fait à la baisse hier. En l'absence de mauvaises nouvelles en provenance d'Europe, Wall Street pourrait bien dicter la tendance finale aujourd'hui. A Paris, Air France-KLM est bien orienté après avoir publié une lourde perte annuelle comme attendu. Vers 12h15, l'indice CAC 40 gagne 0,09% à 3514,67 points et le FTSE Eurotop 100 0,18% à 2102,23 points.
A Londres, le fournisseur d'électricité britannique National Grid dévisse de 7,1% à 576 pence pour signer la plus mauvaise performance de l'indice FTSE 100. Le groupe, qui gère notamment le réseau de distribution d'électricité d'Angleterre et du Pays de Galles, est pénalisé par l'annonce d'une augmentation de capital de 3,2 milliards de livres (4,6 milliards de dollars) destinée à financer l'augmentation de ses investissements et à conserver sa notation de crédit. La forte baisse de valeur s'explique par la décote proposée sur les nouveaux titres : -44% par rapport au cours de clôture d'hier.
A Paris, Air France-KLM figure gagne 0,55% à 9,657 euros malgré la publication d'une perte record au titre de l'année 2009. Les investisseurs, qui avaient anticipé ce résultat, se sont focalisés sur les perspectives du groupe, qui a confirmé viser un retour à l'équilibre opérationnel sur son exercice 2010-2011. Air France-KLM a accusé une perte opérationnelle courante sans précédent de 1,285 milliard d'euros lors de son exercice 2009, clos fin mars, contre une perte de 186 millions en 2008.
Soitec (- 6,12% à 8,898 euros) fréquente depuis l'ouverture le palmarès des plus fortes baisses du marché SRD. Le fabricant de silicium sur isolant pour l'industrie des semi-conducteurs a annoncé une réduction de sa perte opérationnelle au second semestre de l'exercice 2009/10, clos fin mars, grâce à l'amélioration de la demande. Une tendance favorable appelée à se poursuivre et qui combinée à la baisse de l'euro face au dollar devrait lui permettre de revenir à l'équilibre au niveau opérationnel au premier semestre, hors Concentrix. Mais ce sont les initiatives de diversification du groupe dans le domaine des diodes électroluminescentes (LED) qu'attendent particulièrement les investisseurs. Or ceux-ci ne voient toujours rien venir. Exane écrit ce matin que l'absence d'accord dans ce domaine pourrait peser sur la valeur.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs prendront connaissance à 14h30 des inscriptions au chômage pour la semaine du 15 mai puis à 16h de l'indice des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'avril et de l'indice Philly Fed pour le mois de mai.
A la mi-séance, l'euro cote 1,2373 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
indice zew : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.