La Bourse de New York a certes rebondi cette semaine, mais la chute de l'euro et les interrogations sur la situation économique en Europe, qui devraient rester en tête des préoccupations des investisseurs, ont remis le marché sur la pente descendante.
"La bonne nouvelle, c'est que l'Union européenne a répondu aux problèmes de dette souveraine de la Grèce et que le marché s'en est réjoui lundi", rappelle John Wilson, de Morgan Keegan.
"La mauvaise nouvelle, c'est la prise de conscience que les mesures d'austérité associées au +règlement+ de la situation de la Grèce ralentiraient certainement la croissance et auraient un effet boule de neige", ajoute-t-il immédiatement.
La hausse enregistrée sur la semaine ne reflète pas le ton pessimiste sur lequel Wall Street a terminé vendredi.
En cinq séances, l'indice Dow Jones a progressé de 2,31% à 10.620,16 points, mais principalement grâce à un bond de près de 4% lundi, au lendemain de l'adoption d'un plan d'urgence colossal par l'Union européenne pour faire face à la crise budgétaire qui la menace.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 3,58% à 2.346,85 points et l'indice élargi Standard and Poor's 2,23% à 1.135,68 points.
A la clôture de mercredi, le marché avait comblé les pertes enregistrées la semaine passée, notamment après le krach éclair du 6 mai.
Mais les investisseurs ont ensuite "passé le reste de la semaine à réfléchir à la capacité des pays européens à accomplir la tâche (imposée par le plan de relance, ndlr) et les effets sur l'euro", souligne Art Hogan, de Jefferies.
La chute de la monnaie unique européenne, revenue à des niveaux qu'elle n'avait plus connus depuis la fin octobre 2008, a pesé lourd.
Recul des marchés de matières premières, recul des valeurs financières de crainte que la crise budgétaire ne se répercute sur les banques, réévaluation des prévisions de croissance en zone euro et conséquence pour les entreprises américaines...
"On s'est trouvés à des niveaux d'achats exagérés dès la fin avril, le marché était voué à une correction. Et sur ce, les questions se sont accumulées" au sujet de la zone euro, observe Gina Martin, de Wells Fargo Securities.
"L'évolution du marché pourrait changer, vu la solidité des données économiques", tempère toutefois l'analyste.
Les bons chiffres sur les ventes de détail aux Etats-Unis ont été noyés vendredi dans la chute des marchés européens.
La semaine prochaine fournira une nouvelle série d'indicateurs, en particulier sur l'inflation, avec les prix à la production mardi et ceux à la consommation mercredi.
Mercredi également seront publiées les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine. Elles seront précédées mardi des mises en chantier de logements en avril et suivies jeudi de l'indice composite de l'activité économique pour le même mois.
"Dans les jours à venir, la tendance continuera à venir d'Europe et des marchés obligataires", estime Gina Martin.
Alors que la saison des résultats touche à sa fin, quatre composants du Dow Jones doivent encore publier leurs chiffres trimestriels: le spécialiste du bricolage Home Depot, le numéro un mondial de la distribution Wal-Mart, le groupe alimentaire Kraft Foods et l'informaticien Hewlett-Packard, tous attendus mardi.