Les marchés européens ont largement creusé leurs pertes dans l'après-midi après l'ouverture de Wall Street. La croissance européenne est au coeur des inquiétudes en raison des mesures d'austérité annoncées par l'Espagne et le Portugal. EADS est la seule valeur du cac 40 à rester dans le vert, favorisée par le fort recul de l'euro face au dollar et par le renouvellement ce matin de ses objectifs 2010. Le CAC 40 a reculé de 4,59% à 3560,36 points, mais a enregistré un gain de 4,95% sur l'ensemble de la semaine. De son côté, l'Eurotop 100 s'est replié de 3,62% à 2128,90 points.
En Espagne, Iberia (- 2,84% à 2,261 euros) a publié une perte nette de 52 millions d'euros au premier trimestre 2010, contre un résultat négatif de 92,6 millions sur la même période l'année dernière. Le marché tablait sur une perte de 57 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'est replié de 4% à 1,05 milliards d'euros. La compagnie aérienne a par ailleurs vu ses coûts d'exploitation reculer de près de 10% grâce à la baisse des coûts du carburant, qui ont chuté de 21% au premier trimestre.
A Paris, EADS a été l'unique valeur de l'indice CAC 40 à avoir échappé à la baisse aujourd'hui, avec une hausse de 5,05% à 16,31 euros. Le groupe d'aéronautique et de défense affiche une belle résistance dans un marché en baisse après la publication de ses résultats trimestriels. Les bénéfices ont enregistré une forte baisse, mais la direction a rassuré le marché en confirmant ses perspectives 2010. Le groupe a publié un bénéfice net de 103 millions d'euros au premier trimestre, en baisse de 39%.
Ubisoft (- 4,31% à 8,69 euros) a été sous pression en raison des mauvais chiffres d'avril du marché des jeux vidéos aux Etats-Unis, qui est le plus important au monde. Les ventes de consoles et de jeux vidéo ont en effet chuté de 26% à 766,2 millions de dollars, selon le bureau d'études NPD. Cheuvreux souligne qu'il s'agit de la quatrième plus forte baisse sur un an après septembre 2000, juin et juillet 2009. Le marché est désormais en repli de 11% à 4,73 milliards de dollars depuis le 1er janvier. Ce sont les ventes de consoles qui ont le plus reculé : -37% à 398,5 millions de dollars.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, l'indice de confiance des ménages de l'université du Michigan est ressorti à 73,3 en mai, en hausse par rapport à avril, 72,2. Le consensus était de 73,5.
La production industrielle a augmenté de 0,8% en avril aux Etats-Unis alors que les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne une hausse de 0,6%. Le taux d'utilisation des capacités de production est ressorti à 73,7%, en ligne avec les attentes, à comparer avec 73,1% en mars.
Les ventes au détail ont progressé de 0,4% au mois d'avril aux Etats-Unis. Les économistes tablaient sur une hausse de 0,2%. Le chiffre de mars a été révisé à la hausse de +1,9% à +2,1%. Hors automobile, la hausse s'établit à 0,4%, en ligne avec les anticipations.
A la clôture, l'euro cote 1,2383 face au dollar américain. Il évolue sur ses plus bas niveaux depuis novembre 2008.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.