Les futures sur indices laissent présager une ouverture en légère hausse des marchés américains après la chute violente enregistrée hier à Wall Street. Les chiffres de l'emploi en demi-teinte pour le mois d'avril semblent interprétés favorablement par les investisseurs. Les craintes concernant la situation en Europe pourraient également se dissiper après l'approbation par le Bundestag allemand de l'aide de l'Allemagne à la Grèce. Peu avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 gagnaient respectivement 0,37% à 1 893,00 points et le S&P 500 0,57% à 1 128,80 points.
Hier à Wall Street
Les principaux indices américains ont violemment décroché jeudi avant de se reprendre et de finir sur une baisse de plus de 3%. Selon certains observateurs, c'est une erreur de trading dans une grande banque américaine qui aurait provoqué une chute jusqu'à 9% du marché. Les craintes concernant la dette souveraine des pays de la zone euro a encore ajouté à la panique. Jeudi, c'est le cas de l'Italie qui inquiétait tout particulièrement les investisseurs. Le Dow Jones a chuté de 3,20% à 10 520,32 points et le nasdaq a perdu 3,44% à 2 319,46 points.
Les chiffres macroéconomiques
290 000 emplois ont été créés aux Etats-Unis au mois d'avril contre 200 000 créations d'emplois attendues par les investisseurs. Le taux de chômage est en revanche sorti plus élevé que prévu, à 9,9% contre 9,7% anticipé par le marché.
Les valeurs à suivre
AIG
American International Group a publié un bénéfice net de 1,45 milliard de dollars au premier trimestre contre une perte nette de 4,35 milliards de dollars sur la même période en 2009. Rapporté au nombre d'actions, le résultat net ressort à 2,16 dollars par action. C'est supérieur aux attentes des investisseurs, qui tablaient sur un chiffre de 48 cents par action seulement. Le chiffre d'affaires trimestriel de l'assureur est ressorti à 16,3 milliards de dollars. En septembre 2008, AIG avait échappé de justesse à la faillite grâce à une aide de 182,3 milliards de dollars de l'Etat fédéral.
GENERAL ELECTRIC
General Electric envisage différentes options concernant sa participation de 20,85% dans la banque turque Garanti Bank, notamment une vente en bloc ou une introduction en Bourse, selon Reuters qui cite une source proche du dossier. Cette participation serait valorisée environ 3,8 milliards de dollars.
GOLDMAN SACHS
Goldman Sachs aurait engagé des discussions avec la Securities and Exchange Commission (SEC) en vue d'un règlement amiable concernant l'action contre la banque au sujet d'une fraude présumée sur le marché des CDO selon les informations du Wall Street Journal. Les avocats du groupe bancaire auraient rencontré cette semaine des représentants du gendarme de la bourse américaine. Selon les sources du quotidien financiers, les deux parties seraient toutefois loin d'un accord pour l'instant. Goldman Sachs et la SEC se sont refusés à tout commentaire.
KRAFT FOODS
Le groupe d'agroalimentaire Kraft Foods a dévoilé une performance trimestre supérieure aux attentes. Au premier trimestre, le groupe a réalisé un bénéfice net de 1,88 milliard de dollars, soit 1,16 dollar par action, contre 660 millions de dollars ou 45 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 49 cents. Le chiffre d'affaires a bondi de 26% à 11,3 milliards de dollars. La société a bénéficié de l'intégration de Cabdury racheté en février pour 18,4 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.