La Bourse de Paris a enregistré jeudi sa troisième séance de forte baisse (-2,20%), déçue par le discours du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui n'a pas rassuré sur la situation des pays les plus fragiles de la zone euro, la Grèce en premier lieu.
L'indice vedette a perdu 79,92 points à 3.556,11 points, dans un volume d'échanges fourni de 7,352 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, le CAC 40 a perdu 9,66%.
Bien orienté dans la matinée, le marché parisien a connu un retournement en milieu de séance, sur fond de craintes sur les dettes publiques en zone euro.
Des inquiétudes qui ont été ravivées par le discours tenu à Lisbonne par le président de la BCE. Il a affirmé qu'un défaut de la Grèce était "hors de question", mais n'a pas apporté de solutions aux problèmes de la zone euro, indiquant notamment que l'achat d'obligations d'Etat par la BCE --une solution envisagée par les marchés pour soutenir les pays de la zone euro en difficulté budgétaire-- n'avait pas été discuté par les gouverneurs de la BCE.
"M. Trichet n'a abordé que des généralités en parlant d'inflation, de masse monétaire. Il a tenu un discours hors sujet", a jugé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Cette absence de remèdes a remis sur le tapis les craintes d'une contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro et a entraîné à la baisse la Bourse de Milan qui a perdu en fin de séance 5% et Madrid qui a lâché 3%.
Le secteur bancaire a comme de coutume été le plus touché par cette tendance de marché, avec Société Générale qui a perdu 6,99% à 35,62 euros, la plus forte baisse du CAC 40. Crédit Agricole a cédé 3,77% à 9,76 euros et BNP Paribas 2,52% à 46,57 euros.
Les valeurs financières avaient pourtant bénéficié dans la matinée d'une chasse aux bonnes affaires et avaient été soutenues par les résultats de BNP Paribas qui a enregistré un bénéfice largement supérieur aux attentes des analystes au premier trimestre.