La Bourse de Paris a enregistré jeudi sa troisième séance de forte baisse (-2,20%), déçue par le discours du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, qui n'a pas rassuré sur la situation des pays les plus fragiles de la zone euro, la Grèce en premier lieu.
L'indice vedette a perdu 79,92 points à 3.556,11 points, dans un volume d'échanges fourni de 7,352 milliards d'euros. Il a perdu 7% en trois séances et 9,66% depuis le début de l'année.
Sur les autres grandes places européennes, Francfort a perdu 0,84%, Londres 1,52% et l'Eurostoxx 50 2,53%.
Bien orienté dans la matinée, le marché parisien a connu un retournement en milieu de séance, sur fond de craintes sur les dettes publiques en zone euro.
Des inquiétudes qui ont été ravivées par le discours tenu à Lisbonne par le président de la BCE qui n'a pas réussi à calmer le jeu.
"M. Trichet n'a abordé que des généralités en parlant d'inflation, de masse monétaire. Il a tenu un discours hors sujet", a jugé Xavier de Villepion, vendeur d'actions chez Global Equities.
Le président de la BCE a affirmé qu'un défaut de la Grèce était "hors de question". Mais selon les analystes, il n'a pas apporté de solutions aux problèmes de la zone euro, indiquant simplement que l'achat d'obligations d'Etat par la BCE n'avait pas été discuté par les gouverneurs de la BCE.
L'absence de remèdes a remis sur le tapis les craintes d'une contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro, et a entraîné à la baisse la Bourse de Milan (-4,27%) et Madrid (-2,93%).
Le marché parisien était pourtant en légère hausse dans la matinée et une émission obligataire de l'Espagne, très surveillée en cette période d'inquiétudes sur les dettes publiques, a été bien reçue.
Le retournement du marché a pu être constaté tardivement, la diffusion des indices européens de l'opérateur NYSE Euronext, dont le CAC 40, a été interrompue de 12H35 à 16H00, en raison d'un problème technique.
Le secteur bancaire a été à nouveau en première ligne: Société Générale a perdu 6,99% à 35,62 euros, soit la plus forte baisse du CAC 40. Crédit Agricole a cédé 3,77% à 9,76 euros et BNP Paribas 2,52% à 46,57 euros.
Les valeurs financières avaient pourtant bénéficié dans la matinée d'une chasse aux bonnes affaires et avaient été soutenues par les résultats de BNP Paribas qui a enregistré un bénéfice largement supérieur aux attentes des analystes au premier trimestre.
Le titre de l'assureur Axa a chuté de 6,09% à 12,65 euros, après la publication d'un chiffre d'affaires qui n'a pas convaincu les investisseurs.
Total, plus forte capitalisation du CAC 40, a perdu 1,96% à 38,96 euros, sur fond de baisse des prix du pétrole.