La Bourse de Paris a terminé en baisse mercredi (-1,44%), au terme d'une nouvelle séance très agitée, dans un marché nerveux qui ignore les chiffres macro-économiques positifs pour se focaliser sur les risques de contagion de la crise grecque à d'autres pays européens.
Le CAC 40 a cédé 53,26 points à 3.636,03 points, dans un volume de transactions de 6,821 milliards d'euros.
Au lendemain d'une chute des cours (-3,64% pour le CAC 40), la place parisienne a évolué de manière indécise dans la matinée, profitant cepndant de bons chiffres sur la croissance européenne pour enfin passer dans le vert.
La Commission européenne a revu en hausse ses prévisions de croissance pour la zone euro en 2010, à 0,9% contre 0,7% seulement de prévu en février. La zone euro avait enregistré en 2009 une récession historique de 4,1%.
Mais le CAC 40 a replongé en territoire négatif après l'annonce par l'agence de notation Moody's de son intention d'abaisser la note souveraine du Portugal, "dans les trois mois".
Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques publiés dans la journée ont eux aussi été positifs: accélération en avril des embauches dans le secteur privé et indice ISM du secteur des services (qui représente les trois-quarts de l'activité économique américaine) stable par rapport à mars.
"Mais le marché ne regarde plus les chiffres macro-économiques. Il se focalise sur la dette de la Grèce et le risque systémique que peut entraîner la crise grecque", a déclaré Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management.
"On commence à avoir des valorisations attractives" mais "personne ne veut prendre de risque", a-t-il ajouté. Selon lui, le marché "cherche encore le point bas et les séances à venir risquent d'être encore chahutées".
Les investisseurs craignent que la Grèce ne puisse mener à bien ses mesures d'austérité économique, et redoutent une contagion de la crise vers l'Espagne et le Portugal, deux pays de la zone euro eux aussi très endettés.
En Grèce, trois personnes sont mortes à Athènes dans l'incendie d'une banque déclenché par un cocktail Molotov, lors d'une grande manifestation contre la rigueur à Athènes, théâtre de violents affrontements entre jeunes et policiers.
La plupart des valeurs ont à nouveau terminé dans le rouge: le cimentier Lafarge a cédé 4,82% à 50,32 euros (plus forte baisse au sein du CAC 40) et le groupe de matériaux de construction Saint Gobain a perdu 4,09% à 34 euros. Lafarge a publié des résultats trimestriels qui ont déçu le marché.
CGG Veritas faisait lui aussi partie des plus fortes baisses de la cote (-6,65% à 20,56 euros). Le groupe de services et d'équipements sismiques pour l'industrie pétrolière a publié un bénéfice net trimestriel en forte chute.