Les marchés européens sont toujours bien orientés à la mi-séance, mais ont cédé du terrain par rapport aux plus hauts de la matinée. Les indices sont soutenus par des statistiques économiques européennes meilleures que prévu. La consommation en France ainsi que l'indice IFO en Allemagne ont positivement surpris, ce qui avait déjà été le cas hier pour les indices des directeurs d'achat. Le secteur construction se distingue grâce au chiffre d'affaires de Saint-Gobain. Vers 12h15, l'indice CAC 40 gagne 0,38% à 3939,44 points et le FTSE Eurotop 100 0,31% à 2301,25 points.
En Allemagne, Deutsche Bank perd 1,06% à 53,39 euros alors que la banque pourrait se livrer à une augmentation de capital selon des rumeurs de marché citées par Reuters. Cette levée de fonds pourrait servir à financer l'acquisition du solde de Deutsche Postbank, alors que Deutsche Bank détient pour l'heure 30% du capital, précise l'agence. Un trader cité par Reuters évoque une augmentation de capital de 10% et une OPA sur le solde du capital de Postbank à hauteur de 36 euros par action.
A Paris, Saint-Gobain (+4,85% à 38,67) affiche la seconde plus forte hausse du CAC 40 après la publication d'un chiffre d'affaires du premier trimestre supérieur aux attentes et la confirmation de ses objectifs 2010. Soulignant un chiffre d'affaires rassurant pour le marché, Citigroup a conservé sa recommandation de Conserver le titre en portefeuille avec un objectif de cours de 37 euros. Le premier fabricant de matériaux de construction mondial a réalisé sur les trois premiers mois de l'année un chiffre d'affaires de 8,737 milliards d'euros, en repli de 0,5%.
A contrario, SMicroelectronics (- 3,96% à 7,376 euros) enregistre le recul le plus prononcé de l'indice CAC 40, pénalisé par la performance financière décevante de sa filiale ST-Ericsson. Cette dernière a essuyé une perte opérationnelle ajustée de 114 millions de dollars au premier trimestre, à comparer avec -149 millions d'euros en pro forma un an plus tôt. De plus, la co-entreprise avec Ericsson dans les puces pour téléphones portables n'attend pas d'amélioration de son résultat opérationnel avant le second semestre 2010.
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont progressé de 1,2% en mars, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une augmentation de seulement 0,6%. Compte tenu des baisses intervenues en janvier et février, -2,5% et -1,4% respectivement, elles reculent toutefois de 1,9% sur le premier trimestre, après +3,2% au dernier trimestre de 2009.
L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne a progressé à 101,6 en avril par rapport au score de 98,2 de mars. Le consensus Reuters s'élevait à 95,2.
L'indice des entrées de commandes dans l'industrie a augmenté de 1,5% pour la zone euro en février 2010 comparé à janvier 2010. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une augmentation de 0,8%. En excluant la construction navale ainsi que l'équipement ferroviaire et aérospatial, dont les variations tendent à être plus volatiles, les entrées de commandes dans l'industrie ont enregistré une hausse de 2,5%.
Aux Etats-Unis, les commandes de bien durables pour le mois de mars sont attendues à 14h30 et les ventes de logements neufs pour le mois de mars à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3297 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.