Wall Street devrait prendre le chemin de la baisse à l'ouverture, pénalisé par la situation financière de la Grèce. Le déficit public d'Athènes a ainsi été relevé de 12,7% à 13,6% du PIB pour 2009. Le segment technologique devrait être particulièrement touché en raison des résultats décevants de Nokia et des perspectives inférieures aux attentes de Qualcomm, spécialiste des puces pour téléphone portables. Trente minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent 0,53% à 1194 points et 0,60% à 2013,25 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont terminé en ordre dispersé mercredi, après une journée mouvementée. Les investisseurs ont été partagés entre les bons résultats d'entreprises publiés hier d'une part, et les craintes sur les secteurs de la santé et de la banque d'autre part. Les investisseurs s'inquiètent de l'impact de la réforme de la santé du président Obama ainsi que de l'impôt qui pourrait être mise en place pour taxer les banques. Le Dow Jones a grappillé 0,07% à 11 124,92 points et le Nasdaq s'est accordé 0,17% à 2 504,61 points. En revanche, le S&P 500 s'est effrité de 0,10% à 1 205,93 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, le département du Travail a comptabilisé 456 000 nouvelles inscriptions au chômage la semaine dernière contre un consensus de 450 000. La semaine précédente 480 000 inscriptions avaient été enregistrées.
Les prix à la production ont augmenté de 0,7% au mois de mars aux Etats-Unis, là où le marché tablait sur une hausse de 0,5%. Les prix à la production 'core' sont en hausse de 0,1%, en ligne avec les anticipations.
Les valeurs à suivre
AMGEN
Amgen a publié un bénéfice trimestriel en hausse et supérieur aux attentes mais annoncé que ses résultats annuels seraient dans le bas de sa fourchette de prévision en raison de la réforme de l'assurance-santé aux Etats-Unis. Sur les trois premiers mois de l'exercice 2010, la société de biotechnologie américaine a dégagé un bénéfice net en hausse de 15% à 1,17 milliard de dollars, ou 1,18 dollar par action. Hors coûts exceptionnels, le BPA ressort à 1,30 dollar, au-dessus du consensus Thomson-Reuters de 1,23 dollar. Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 3,59 milliards de dollars.
AMR
AMR, la maison-mère de la compagnie aérienne American Airlines, a publié une perte de 505 millions de dollars au premier trimestre, soit 1,52 dollar par action. C'est 35% de plus que sur la même période l'année précédente : AMR avait avait alors perdu 375 millions, soit 1,35 dollar par action. En excluant une charge exceptionnelle liée à la dévaluation du bolivar vénézuélien, la perte s'élève à 1,36 dollar. Les analystes tablaient sur une perte plus faible, de 1,31 dollar par action. Le chiffre d'affaires a pourtant progressé de 4,7% dans le même temps, à 5,068 milliards de dollars.
CENTURYTEL/QWEST
L'opérateur de télécoms CenturyTel a annoncé l'acquisition de son homologue Qwest Communications International pour 10,6 milliards de dollars, par échange d'actions. L'opération, qui réunit le numéro trois du secteur aux Etats-Unis en termes de lignes de téléphone avec le numéro cinq, va créer un géant des télécoms présent dans 37 états aux Etats-Unis.
EBAY
EBAY
EBay a dévoilé hier soir des prévisions décevantes. Le numéro un mondial des enchères en ligne vise un bénéfice par action compris entre 37 cents et 39 cents et un chiffre d'affaires de 2,15 à 2,20 milliards de dollars pour le deuxième trimestre. Le consensus Thomson Reuters s'établissait à respectivement 40 cents et 2,21 milliards de dollars. Au premier trimestre, le bénéfice net a progressé de 11% à 398 millions de dollars, soit 30 cents par action. Hors éléments exceptionnels , le bénéfice par action est ressorti à 42 cents, soit 1 cent de mieux que le consensus Thomson Reuters.
PEPSICO
Soutenu par les ventes robustes de ses snacks et par les ventes de sodas dans les pays émergents, Pepsico a réalisé au premier trimestre de son exercice 2010 un bénéfice net en hausse de 26%, supérieur aux attentes de Wall Street. Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net s'est établi à 1,43 milliard de dollars, ou 89 cents par action. Les analystes tablaient en moyenne sur un BPA de 75 cents. Le chiffre d'affaires du rival de Coca-Cola a grimpé de 13% à 9,37 milliards de dollars.
PHILIP MORRIS
Philip Morris International a publié des résultats trimestriels en hausse de 15% à la faveur de la hausse des prix, mais ces résultats ressortent inférieurs aux attentes en raison de la pression fiscale et de la faiblesse de l'économie. Le vendeur de la marque Marlboro hors Etats-Unis a réalisé sur les trois premiers mois de 2010 un bénéfice net de 1,7 milliard de dollars, ou 90 cents par action. Le chiffre d'affaires a grimpé de 17% à 15,59 milliards de dollars. Le fabricant de cigarettes a confirmé son objectif de BPA 2010 compris entre 3,75 et 3,85 dollars. Le consensus vise 3,84 dollars.
QUALCOMM
Le spécialiste des semi-conducteurs pour les téléphones portables Qualcomm a dévoilé des prévisions décevantes pour le troisième trimestre. Il table sur un bénéfice par action pro forma (c'est-à-dire hors les résultats de son activité d'investissements stratégiques) et hors éléments exceptionnels compris entre 51 et 55 cents et des ventes de 2,7 à 2,75 milliards de dollars. Le consensus Thomson Reuters était de respectivement 55 cents et 2,7 milliards de dollars.
STARBUCKS
Starbucks a publié un bénéfice trimestriel multiplié par plus de 8 à la faveur du retour des clients dans ses boutiques et de l'impact positif des réductions de coûts engagées. Sur les trois premiers mois de 2010, la chaîne de cafés a vu le nombre de ses clients augmenter pour la première fois depuis 13 trimestres. Le groupe a réalisé un bénéfice net de 217,3 millions de dollars ou 28 cents par action, à comparer à un bénéfice net de seulement 25 millions, ou 3 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 29 cents, au-dessus des 25 cents du consensus.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.