Les marchés européens affichent des gains modestes à la mi-séance. C'est la prudence qui prévaut avant la publication de plusieurs statistiques économiques américaines, et en particulier du rapport ADP sur l'évolution de l'emploi privé en mars. Les investisseurs auront ainsi un avant-goût des chiffres officiels de vendredi. A Paris, Schneider est soutenu par le relèvement de la recommandation de JPMorgan et Neopost est pénalisé par ses perspectives. Vers 12h15, l'indice CAC 40 gagne 0,22% à 3996,08 points et le FTSE Eurotop 100 grappille 0,14% à 2295,64 points.
Les valeurs minières progressent modestement à Londres, malgré le changement, à leur avantage, du mode de calcul du prix du minerai de fer. BHP Billiton s'effrite de 0,02% à 2268 pence et Rio Tinto gagne 0,36% à 3911 pence. Hier, le géant minier brésilien Vale a signé un accord avec les sidérurgistes japonais Nippon Steel et Sumitomo mettant un terme à un système de fixation des prix vieux de 40 ans. Pour la première fois, les sidérurgistes ont accepté d'intégrer une part de contrat à prix variable. De plus, Vale a réussi à imposer une hausse de 90% du prix du minerai de fer à 110 dollars la tonne.
Neopost (- 3,74% à 58,95 euros ) affiche le repli le plus prononcé parmi les valeurs éligibles au service à règlement différé. Certains investisseurs s'avouent déçus de la prévision d'un simple maintien de la rentabilité opérationnelle courante cette année à 27,50%. Le reste des comptes 2009 du fournisseur de solutions de traitement du courrier n'a pas réservé de surprise. Les actionnaires pourront se consoler avec le niveau élevé du dividende - il représente un rendement d'environ 6% - et qui le restera en 2010.
Pour sa part, Schneider Electric (+ 2,22% à 87,33 euros) signe la plus forte hausse de l'indice CAC 40, soutenu par le relèvement de recommandation de JPMorgan. Selon une source de marché, la banque américaine a revu à la hausse son conseil sur le fabricant d'équipements électriques de Neutre à Surperformance et porté son objectif de cours de 93 euros à 100 euros. D'un point de vue sectoriel, le broker estime que la combinaison entre la forte croissance des marchés émergents et la fin du destockage sur les marchés occidentaux devrait conduire à une bonne saison des résultats du premier trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix de production de l'industrie française pour le marché français sont quasi stables en février, +0,1%, après une hausse sensible en janvier, +0,6%, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une progression de 0,2%. Ils ont augmenté de 1% sur un an.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 1,5% en mars 2010, selon une estimation rapide Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Les économistes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne 1,1%. En février, le taux était de 0,9%.
Le taux de chômage dans la zone euro s'est établi à 10% en février 2010, contre 9,9% en janvier. Ce niveau est conforme aux attentes des économistes interrogés par Thomson Reuters. Il s'agit du taux le plus élevé depuis août 1998. Il était de 8,8% en février 2009.
Aux Etats-Unis, le rapport ADP sur l'emploi privé pour le mois de mars sera dévoilé à 14h15, l'indice des directeurs d'achat de Chicago pour le mois de mars à 15h45, les commandes à l'industrie pour le mois de février à 16 heures et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3464 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.