Le rapport ADP sur l'évolution de l'emploi privé aux Etats-Unis aura été fatal aux indices européens. Les investisseurs ont été surpris par l'annonce surprise de destructions de postes en mars. Les chiffres officiels seront publiés vendredi. S'il y a bien une reprise économique, elle se fait sans création d'emplois ce qui augure mal de son caractère durable. A Paris, Schneider a été soutenu par le relèvement de la recommandation de JPMorgan. Neopost a été pénalisé par ses perspectives. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,34% à 3974,01 points. Le FTSE Eurotop 100 a perdu 0,54% à 2280,02 points.
A Londres, Compass a cédé 0,27% à 525,10 pence après un point du groupe concernant son activité au premier semestre décalé, qui débutait au 1er octobre dernier. La direction table désormais sur une hausse de 1,5% des ventes au deuxième trimestre hors acquisitions. Le groupe de restauration britannique explique cette tendance par de nouveaux contrats et par un important taux de conservation des clients. Les ventes de Compass avaient reculé de 3% au quatrième trimestre 2009, puis de 1,7% au premier trimestre 2010.
A Paris, Neopost (- 3,38% à 59,17 euros ) a affiché le repli le plus prononcé parmi les valeurs éligibles au service à règlement différé. Certains investisseurs s'avouent déçus de la prévision d'un simple maintien de la rentabilité opérationnelle courante cette année à 27,50%. Le reste des comptes 2009 du fournisseur de solutions de traitement du courrier n'a pas réservé de surprise. Les actionnaires pourront se consoler avec le niveau élevé du dividende - il représente un rendement d'environ 6% - et qui le restera en 2010.
Pour sa part, Schneider Electric (+ 1,65% à 86,84 euros) a signé l'une des plus fortes hausses de l'indice CAC 40, soutenu par le relèvement de recommandation de JPMorgan. Selon une source de marché, la banque américaine a revu à la hausse son conseil sur le fabricant d'équipements électriques de Neutre à Surperformance et porté son objectif de cours de 93 euros à 100 euros. D'un point de vue sectoriel, le broker estime que la combinaison entre la forte croissance des marchés émergents et la fin du destockage sur les marchés occidentaux devrait conduire à une bonne saison des résultats du premier trimestre.
Les chiffres macroéconomiques
23 000 emplois ont été supprimés dans le secteur privé au mois de mars aux Etats-Unis. Les analystes attendaient la création de 40 000 emplois. En février, 24 000 emplois avaient été supprimés (chiffre révisé de 20 000).
Les commandes à l'industrie ont progressé davantage que prévu au mois de février aux USA, avec une progression de 0,6% contre 0,5% attendu par les analystes. Les chiffres de janvier des commandes à l'industrie ont par ailleurs été révisés à + 2,5% contre une première estimation à + 1,7%.
L'indice PMI de Chicago a baissé à 58,8 au mois de mars contre 62,6 en février. Les analystes attendaient un recul plus faible, à 61,0.
Les prix de production de l'industrie française pour le marché français sont quasi stables en février, +0,1%, après une hausse sensible en janvier, +0,6%, a annoncé l'Insee. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une progression de 0,2%. Ils ont augmenté de 1% sur un an.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 1,5% en mars 2010, selon une estimation rapide Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne. Les économistes interrogés par Thomson Reuters visaient en moyenne 1,1%. En février, le taux était de 0,9%.
Le taux de chômage dans la zone euro s'est établi à 10% en février 2010, contre 9,9% en janvier. Ce niveau est conforme aux attentes des économistes interrogés par Thomson Reuters. Il s'agit du taux le plus élevé depuis août 1998. Il était de 8,8% en février 2009.
A la clôture, l'euro cote 1,3516 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.