Le déficit du budget de l'Etat français s'est creusé en janvier à 9,2 milliards d'euros, contre 8,1 milliards un an plus tôt, malgré une hausse des recettes fiscales qualifiée jeudi de "signal encourageant" par le ministre du Budget Eric Woerth.
Les dépenses ont nettement augmenté, atteignant 27,3 milliards d'euros, soit une hausse de plus de 5 milliards par rapport à janvier 2009, selon les chiffres publiés par le ministère.
La progression s'explique essentiellement par le fait que les dotations aux collectivités locales ont été payées plus tôt en 2010 que l'année précédente, explique le ministère.
Les recettes ont également progressé, mais dans une moindre proportion, passant de 17,9 milliards en janvier 2009 à 20 milliards cette année. Elles ont bénéficié de la hausse des recettes fiscales, au premier rang desquelles la TVA (+4% sur un an).
"Les choses en janvier vont un peu mieux. Il faudra confirmer sur les mois qui viennent. Mais ce sont des signaux encourageants", a déclaré à l'AFP M. Woerth, particulièrement satisfait des recettes tirées de la TVA, reflet de l'activité économique.
Il a aussi rappelé que la production industrielle s'était redressée en janvier (+1,6% sur un mois) et que le déficit commercial s'était réduit, grâce à la progression des exportations de produits manufacturés.
"Ce sont des signes d'un frémissement économique", a jugé le ministre.
Ils montrent "qu'on s'inscrit bien dans le 1,4% de croissance prévu dans le budget 2010 (...). Cela consolide cette approche de retour à la croissance, faible, fragile, modeste", selon M. Woerth.
La France a connu l'an dernier une récession historique, avec un recul du PIB de 2,2%.
En revanche, sur le front des déficits, la situation devrait encore s'aggraver cette année, notamment en raison du lancement du grand emprunt.
Pour 2010, le gouvernement table sur un déficit de l'Etat de 149,2 milliards d'euros, bien supérieur au niveau déjà record de 2009 (138 milliards).
Le déficit public, qui comprend à la fois le budget de l'Etat, celui des collectivités locales et celui des comptes sociaux, devrait exploser à 8,2% du Produit intérieur brut (PIB), après 7,9% en 2009, très loin de l'objectif fixé par les traités européens de 3% du PIB.