(AOF / Funds) - Après un krach boursier, ce sont traditionnellement les OPA qui redonnent de l'air aux marchés financiers, observe Delubac Asset Management dans une note. C'est donc avec soulagement que les investisseurs ont assisté aux dernières annonces de rachat, les taux historiquement bas permettant de rendre les velléités d'OPA relutives en un temps record. Selon le gestionnaire, ce retour annoncé des opérations de rapprochement cache une différence fondamentale avec ce qui se faisait auparavant.
Jusqu'à présent, une société s'emparait d'une autre pour des raisons très diverses : acquérir un réseau de distribution, conquérir de nouvelles zones géographiques, accéder à de nouveaux produits ou services...
Aujourd'hui, selon Delubac, la donne a changé : le rôle imparti aux OPA est uniquement de permettre aux entreprises de mettre la main sur les rares groupes encore capables de résister à l'érosion des prix et d'entretenir une croissance protégée dans un environnement économique durablement déflationniste.
«Le seul problème, pour les acquéreurs, est que les marchés commencent à prendre la pleine mesure de ce nouveau paradigme et se mettent à discriminer les groupes cotés en fonction de leur pricing power», écrit-il. «En clair, les meilleures cibles deviennent très chères.»
Cette tendance devrait continuer de creuser les écarts sur les marchés, prédit le gestionnaire. Selon lui, seules les sociétés riches peuvent désormais se permettre de lancer de telles opérations.
A l'inverse, les secteurs les plus touchés par la crise, ceux justement qui ont les plus besoin de protéger leurs marges, n'ont plus les moyens de lancer un assaut. Sont concernés les secteurs déflationnistes, comme l'automobile, la banque, les médias...