L’histoire de la sauge a de quoi faire des envieux ! La religion chrétienne lui doit une fière chandelle. Sans elle, l’enfant Jésus aurait probablement été sacrifié par Hérode. Marie implorant, la sauge s’épanouit pour les cacher, elle et son fils, dans ses feuilles de velours.
Bien connue des Grecs, des Romains et des Arabes, la sauge était considérée comme une plante salvatrice au Moyen-Age. A tel point que les Chinois n’hésitaient même pas à échanger quelques feuilles de leur thé si précieux contre des feuilles de sauge. Louis XIV en avait fait sa tisane de prédilection et il se murmure même que les Egyptiennes l’ingurgitaient pour augmenter leur fertilité. Les Amérindiens, eux, lors de leurs rituels, la brûlaient pour éloigner les esprits maléfiques. Couronnée herbe royale par Charlemagne, l’histoire de la sauge officinale démontre avec force conviction, que ses nombreuses propriétés ont toujours été convoitées.
Soigne nez, gorge, bouche, sudation, digestion…
Aujourd’hui, c’est sous différents conditionnements que la sauge exerce ses multiples talents. Le proverbe provençal ne dit-il d’ailleurs pas : « Qui a de la sauge dans son jardin n’a pas besoin de médecin » ? Facile à croire tant la palette de ses vertus est large. On la trouve aussi bien en spray pour calmer les maux de gorge, l’enrouement ou les aphtes qu’en tisane pour résoudre les troubles de la ménopause ou pour faciliter la digestion. Pour ce même objectif, vous pouvez aussi l’utiliser comme plante aromatique dans vos mets les plus riches, la digestion n’en sera que plus aisée.
Comme la pierre d’alun, la sauge possède de puissantes vertus antitranspirantes. En pommade, associée à des extraits de rhubarbe, la sauge traite l’herpès labial de façon aussi efficace qu’un médicament traditionnel. Comme son camarade l’eucalyptus, en inhalation, la sauge guérit les infections des voies respiratoires.
En cuisine, la sauge relèvera viandes, volailles, farces, sauces et pâtes. Très utilisée en Italie, la sauge accommode de nombreux plats à base de veau, et notamment les fameuses saltimbocca ou le veau piccata. Une fois cueillie, elle se conserve dans un verre d’eau ou séchée à l’envers, elle révélera ainsi ses parfums les plus accentués.