Credit Suisse a abaissé son objectif de cours sur Eiffage de 46 à 41 euros tout en réitérant son opinion Sous-performance sur le titre après la publication de ses résultats annuels. Le broker justifie sa décision par l'anticipation d'une dette plus élevée qu'attendu en 2010 et des ratios de résultats inférieurs à ceux du secteur. Le bureau d'études a réduit de 3% ses estimations de bénéfice par action 2011 en raison de l'augmentation attendue des frais financiers.
La banque suisse souligne qu'Eiffage se traite avec un ratio Valeur d'entreprise/Ebitda de 10,5 fois, soit avec une prime de 47% comparée à sa valeur française préférée du secteur de la construction-concessions : Vinci.
L'analyste considère que cette prime est injustifiée dans la mesure où Vinci bénéficie d'une part de marché plus élevée, d'une meilleure diversification internationale, de marges opérationnelles plus élevées et d'un levier d'endettement plus faible qu'Eiffage.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- L'acquisition d'APPR a permis au groupe de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, et de rééquilibrer son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent et donc moins sensibles à la conjoncture.
- Le groupe bénéficie des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau.
- Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APRR.
- La bataille boursière et judiciaire qui a opposé pendant près de 2 ans le groupe à l'un de ses actionnaires, l'Espagnol Sacyr, a pris fin mi-2008. Des institutionnels sont entrés au capital.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe est peu présent à l'étranger avec 80% du chiffre d'affaires réalisé en France.
- Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges.
- Les plans de relance auront des effets sur l'activité du spécialiste du BTP et des concessions, mais probablement pas avant 2011.
Comment suivre la valeur
- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers).
- Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - BTP
Pour l'ensemble de l'année 2009, la Fnaim a revu ses prévisions à la hausse concernant les prix des logements anciens puisqu'elle anticipe désormais un recul moyen d'environ 5% par rapport à 2008 alors qu'elle tablait auparavant sur une baisse comprise entre 5% et 10%. Du côté des logements neufs, les professionnels sont plus pessimistes. Initialement, la Fédération française du bâtiment (FFB) comptait sur les mesures de relance dans le bâtiment pour redresser dès cette année le niveau d'activité des chantiers ; mais elle a finalement revu à la baisse ses prévisions d'activité. Les volumes devraient se replier de 7,1% et non de 4% comme attendu auparavant. Selon la Fédération, les destructions nettes d'emploi devraient atteindre 50.000 (dont 25.000 pour l'intérim). L'année prochaine, ce seront quelque 30.000 postes supplémentaires qui devraient disparaître à nouveau (dont 5.000 en intérim). Toutefois, l'activité en 2010 bénéficiera des retombées des plans de relance : le recul d'activité serait limité à 3,1%.