Les marchés européens ont connu un sévère repli suite à la publication d'une série de statistiques décevantes en Europe comme aux Etats-Unis. Standard & Poor's et Moody's ont par ailleurs annoncé qu'ils pourraient dégrader la note souveraine de la Grèce, alimentant les craintes du marché. A Paris, la seule valeur du CAC 40 à échapper à la baisse est France Télécom, qui a publié des résultats et des perspectives rassurants. Sur l'ensemble de la séance, le CAC 40 a perdu 2,02% à 3 640,77 points et l'Eurotop 100 a reculé de 1,72% à 2 124,36 points.
Royal Bank of Scotland (+ 5,51% à 38,12 pence) a publié une perte nette de 3,6 milliards de livres au titre de son exercice 2009. L'année dernière, la banque britannique avait accusé une perte de 24,35 milliards. Les analystes, de leur côté, tablaient sur un résultat négatif de 5,2 milliards de livres. La perte d'exploitation s'est élevée à 6,2 milliards de livres contre une perte de 6,9 milliards l'année dernière. Les dépréciations se sont élevées à 13,9 milliards d'euros sur l'exercice contre 7,4 milliards en 2008. La banque a toutefois estimé que les créances douteuses pouvaient avoir atteint un plafond.
France Télécom (+ 0,98% à 17,01 euros) s'est distingué à la hausse après avoir dévoilé des résultats 2009 rassurants et réitéré ses perspectives à moyen terme. L'opérateur télécoms a dégagé en 2009 un cash flow organique de 8,35 milliards d'euros, légèrement supérieur à son objectif et au consensus de 8 milliards. Le groupe a en outre confirmé qu'il visait un niveau de génération de cash flow de 8 milliards en 2010 et 2011. Autre bonne nouvelle pour les actionnaires, France Télécom va maintenir sa politique de dividende. Actuellement, le rendement du titre est supérieur à 8%.
Crédit Agricole ( - 0,19% à 10,50 euros) a publié un bénéfice trimestriel publié par la banque légèrement inférieur au consensus. La direction s'est estimée estime satisfaite de cette publication, mais reste toutefois prudente sur la baisse des provisions cette année. La banque a publié un bénéfice net de 433 millions d'euros au quatrième trimestre, contre une perte de 309 millions d'euros sur la même période en 2008. Les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne un résultat net légèrement supérieur, à 476 millions d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice du sentiment économique de la zone euro a chuté à 95,9 au mois de février contre 96,0 en janvier. Les analystes tablaient sur une nouvelle hausse à 96,2.
En février 2010, l'opinion des ménages français sur la situation économique se dégrade. A - 33, l'indicateur résumé d'opinion perd trois points par rapport à janvier. Ainsi, pour la première fois depuis octobre 2008, l'opinion des ménages est en baisse significative, souligne l'Insee.
Aux Etats-Unis, les commandes de biens durables ont progressé de 3% en janvier, à comparer avec un consensus de +1,5%. Elles avaient augmenté de 1,9% en décembre, chiffre révisé de 1%. Hors transports, les commandes ont reculé de 0,6% contre une hausse attendue par les économistes de 1%.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé à 496 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 20 février, à comparer avec un consensus de 455 000. Le chiffre de la semaine dernière a été révisé à la hausse de 473 000 à 474 000.
A la clôture, l'euro cote 1,3486 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.
EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.