La Bourse de Paris a terminé vendredi en baisse (-0,49%), affaiblie par des indicateurs économiques décevants et par le nouveau tour de vis donné par la Chine sur le crédit, dans un marché qui attend des précisions sur les aides destinées à la Grèce.
Le CAC 40 a buté sur le seuil des 3.600 points, clôturant à 3.599,07 points, en baisse de 17,68 points, dans un volume de transactions de 3,911 milliards d'euros.
Les autres Bourses européennes ont elles aussi fini en repli: le Footsie de Londres a cédé 0,37%, le DAX de Francfort 0,06% et l'Eurostoxx 50, 0,22%.
Après avoir démarré la séance en nette hausse, dans le sillage de Wall Street la veille, le CAC 40 a cédé ses gains à la mi-journée puis décroché en début d'après-midi.
Wall Street et les Bourses européennes se sont repliées après l'annonce de la Chine de relever à nouveau le taux de réserves obligatoires des banques, afin de limiter le crédit.
Dans un communiqué publié sur son site internet, à la veille des vacances du nouvel an chinois et de la fermeture des marchés, l'institution a annoncé une hausse de 0,5 point de base qui prendra effet le 25 février.
"C'est un mal pour un bien. Le marché craint que les Chinois pénalisent ainsi la croissance mondiale, mais il sait aussi qu'il vaut mieux agir tout de suite plutôt que laisser courir une bulle spéculative en Chine", a noté un opérateur parisien désirant garder l'anonymat.
Cette annonce est intervenue alors que plusieurs indicateurs économiques pesaient sur la cote: croissance plus faible que prévu dans la zone euro au quatrième trimestre (+0,1% par rapport au troisième contre +0,3% attendu), et baisse de l'indice de confiance des ménages américains, publié par l'université du Michigan, à 73,7 points, contre 75,0 attendus.
Dans ce contexte, la bonne surprise des ventes de détail de janvier, qui ont augmenté plus que prévu (+0,5%), a laissé le marché indifférent.
D'autant que les investisseurs "ne sont pas pleinement satisfaits du cas grec" et des déclarations des dirigeants européens lors du sommet extraordinaire de jeudi, en raison de leur manque de précision, a indiqué l'opérateur.
Le marché attend donc avec impatience les réunions de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro) lundi et de l'Ecofin (ministres des Finances de l'Union européenne) mardi, qui devraient apporter des éclaircissements sur les modalités de soutien de l'Europe à la Grèce.
Les automobiles et les bancaires ont plombé la cote.
Renault a lâché 4,66% à 29,56 euros et Peugeot PSA 4,07% à 19,57 euros; Les équipementiers ont été eux aussi mal orientés: Faurecia a perdu 5,83% à 12,36 euros, Valeo 5,48% à 20,515 euros. Michelin, qui a annoncé des résultats conformes aux prévisions, a abandonné 2,94% à 50,48 euros.
Société Générale a perdu 3,13% à 39 euros, BNP Paribas 1,86% à 47,60 euros et Crédit Agricole 2,74% à 10,11 euros.
La construction et les matières premières ont pâti de possible ralentissement de la croissance en Chine: Bouygues a lâché 3,22% à 33,37 euros, Lafarge 1,94% à 49,04 euros, Ciments français 2,61% à 65,74 euros et Saint-Gobain 3,60% à 31,36 euros.