Les indices actions européens ont vu une partie de leurs gains fondre dans l'après-midi, pénalisés par l'absence d'annonce d'une aide européenne à la Grèce et la décision du président de la Fed, Ben Bernanke, de retirer progressivement des liquidités au système financier. Sur le front des valeurs, les publications de résultats aboutissent à un bilan contrasté. BHP s'est replié malgré des résultats supérieurs aux attentes tandis qu'ArcelorMittal et Peugeot ont tiré le CAC 40 vers le bas. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,63% à 3635,51 points. L'Eurotop 100 a gagné 0,71% à 2096,40 points.
A Londres, BHP Billiton a perdu 2,20% à 1844 pence malgré des résultats semestriels nettement supérieurs aux attentes et la hausse des cours des métaux. La première compagnie minière mondiale est affectée par des prises de bénéfices : Le titre a gagné 3,3% lors des deux séances précédentes dans l'attente des résultats. Par ailleurs, BHP pourrait être pénalisé par sa décision d'augmenter de 63% à 20,8 milliards de dollars ses dépenses d'investissement dans le sillage de l'accroissement de la demande chinoise et pour financer des éventuelles acquisitions "opportunistes", selon le P-DG Marius Kloppers.
En repli de 6,94% à 26,60 euros, ArcelorMittal a accusé la plus forte baisse du CAC 40, pénalisé par des résultats du quatrième trimestre contrastés et des perspectives prudentes. Le premier sidérurgiste mondial a dégagé sur les trois derniers mois de l'année un Ebitda en repli de 24% à 2,131 milliards de dollars, inférieur au consensus qui donnait 2,23 milliards. Ce résultat ressort également dans le bas de la fourchette de 2 à 2,4 milliards de dollars communiquée par le groupe en octobre dernier. Pour autant, le géant de l'acier a renoué avec les profits à la faveur d'une réduction des coûts.
A contrario, le titre Medica a progressé de 8% à 14,040 euros, enregistrant la plus forte progression des valeurs du marché SRD. Le groupe a réalisé aujourd'hui son introduction en bourse sur NYSE Euronext. Près de 48 millions d'actions ont été émises lors de cette opération. «Dans des conditions de marché particulièrement difficiles, l'introduction en bourse du groupe Medica a fait l'objet d'une demande très importante de la part des investisseurs institutionnels tant français qu'internationaux, conduisant à une souscription de l'offre aux institutionnels d'environ trois fois sa taille initiale», indique le groupe dans un communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
Au mois de décembre 2009, la production de l'industrie manufacturière française a baissé de 0,8 %, selon l'Insee. Elle avait augmenté en novembre (+0,8 %, initialement annoncé à +1,6 %). La production de l'ensemble de l'industrie est quasi stable (-0,1 % après +0,6 % en novembre). Au cours des trois derniers mois, la production se stabilise (+0,1 %), dans l'industrie manufacturière comme pour l'ensemble de l'industrie.
Le déficit commercial des Etats-Unis est ressorti à 40,18 milliards de dollars au mois de décembre là où les analystes attendaient 36 milliards. En novembre, le déficit commercial américain s'élevait à 36,4 milliards de dollars.
A 17h30, l'euro cote 1,3695 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Taux directeur : Il s'agit du taux d'intérêt principal de chacune des banques centrales dans le cadre des prêts aux institutions financières commerciales. Le pilotage de ces taux est un instrument de politique monétaire, qui permet d'agir sur la vie économique d'un pays. Ainsi, lorsque celui-ci veut aider sa monnaie ou lutter contre l'inflation, il lui faut relever légèrement ses taux directeurs, tout en veillant à ne pas trop peser sur la croissance.
BCE (Banque Centrale Européenne) : La Banque centrale européenne (BCE) se veut avant tout la gardienne de la stabilité des prix à moyen terme dans la zone euro (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Autriche, Portugal, Finlande, Grèce), afin de protéger le pouvoir d'achat et de contribuer à l'instauration d'un ENVIRONNEMENT économique favorable. La BCE et les banques centrales nationales des 12 pays de la zone euro constituent ce qu'on appelle l'Eurosystème. Les banques centrales des trois Etats de l'Union européenne n'ayant pas encore adopté l'euro (Danemark, Suède et Royaume-Uni) ne participent pas au processus de décision concernant la politique monétaire unique.
Organe de décision suprême de la BCE, le conseil des gouverneurs (composé des six membres du directoire de la BCE et des douze gouverneurs des banques centrales nationales de la zone euro) est habilité à fixer les taux d'intérêt auxquels les banques commerciales et autres établissements de crédit peuvent obtenir de la monnaie (c'est-à-dire de la liquidité). Ces établissements jouent le rôle de canal de transmission de la politique monétaire vers l'ensemble des agents économiques. Ainsi, le conseil des gouverneurs pilote indirectement les taux d'intérêt pratiqués dans l'ensemble de l'économie de la zone euro, notamment les taux des prêts accordés par les banques commerciales aux ménages et aux entreprises et les taux de rémunération des dépôts des épargnants.