Credit Suisse a entamé la couverture de SES avec une opinion Surperformance et un objectif de cours de 21 euros. Le bureau d'études est très positif sur les perspectives d'activité du secteur des opérateurs de satellites. Il l'explique par une concurrence de faible intensité, des barrières à l'entrée élevées en raison de l'importance de la taille et des coûts élevés pour lancer un satellite, mais aussi par la croissance de la demande mondiale alimentée par la télévision haut définition en Europe de l'Ouest et par la télévision et les télécoms dans les pays émergents.
L'analyste préfère SES à Eutelsat en raison des opportunités dont il dispose pour gagner des parts de marché dans les pays émergents. De plus, SES affiche une décote de 36% par rapport à son concurrent sur la base du PER.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- La visibilité de l'activité est forte car le groupe passe des contrats à long terme, souvent de dix ans, et ne sont pas annulables.
- SES évolue sur un marché qui présente de fortes barrières à l'entrée et où les ressources sont rares. Les positions orbitales attribuées par l'Union internationale des télécommunications ne peuvent pas être retirées à l'opérateur s'il les utilise.
- La croissance de SES est tirée par le fort développement de la télévision numérique. Le nombre de bouquets par satellite ne cesse d'augmenter. Même en période de crise les clients ne coupent pas cette dépense, au risque que leurs chaînes ne soient plus diffusées.
- Malgré son programme d'investissement important, SES garde une politique de distribution généreuse.
Les points faibles de la valeur
- SES affronte la concurrence de nouveaux types de plateformes de distribution de contenus.
- Sa clientèle n'est pas assez diversifiée, ce qui tend à donner à ses clients un pouvoir de renégociation des contrats plus importants.
- Du fait des lourds investissements pour développer un programme de satellite, les opérateurs ont un endettement structurellement élevé.
- SES a une grande sensibilité à la baisse de la monnaie américaine, car 40% de ses facturations sont réalisées en dollars.
- La « Golden Share » du Grand-Duché de Luxembourg lui permet d'empêcher un actionnaire de détenir plus de 20,1% des actions du groupe.
Comment suivre la valeur
- L'activité de SES consomme beaucoup de capitaux. Un programme de satellite peut nécessiter 200 millions de dollars. Trois à cinq ans s'écoulent entre la commande et la mise en service d'un engin. Mais une fois lancé, l'équipement est très rentable.
- SES doit lancer de nouveaux appareils pour répondre à une demande croissante. Huit lancements sont prévus d'ici 2011. Les lancements de satellite ne sont pas sans risques, mais chaque appareil est assuré.
- Dans le cas de l'activité d'opérateur de satellites, il convient de suivre l'évolution des taux d'utilisation publiés par le groupe. Ces taux servent notamment d'indicateurs pour la politique d'investissement du groupe dans de nouvelles capacités.
- Le mouvements de consolidation du secteur est également à surveiller. Le métier d'opérateur de satellite étant un métier de coûts fixes, toute fusion permet de dégager d'importantes économies, principalement dans le lancement de satellites.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
En France, un ensemble d'opérateurs mobiles alternatifs voit le jour, qui offrent des tarifs toujours plus attractifs. Le nouvel opérateur Sim Plus propose un prix de 17 centimes la minute, avec une facturation à la consommation. Il rejoint, sur ce créneau Simyo, Zéro Forfait et Simplicime (ex-Simpleo, qui était lui-même ex-Debitel). L'objectif de ces nouveaux intervenants est de développer une offre grâce à laquelle le client n'a aucune contrainte en termes de période d'engagement et de prix fixe du forfait. Il s'agit également d'éviter l'inconvénient d'une carte prépayée, pour laquelle le crédit de communication est perdu s'il n'est pas consommé. L'illimité est une autre formule proposée par un intervenant comme Virgin Mobile, à travers un forfait comprenant cinq heures de communications et tout le reste (notamment internet et SMS) en illimité. Le marché est donc entré dans un mouvement de segmentation avant l'arrivée d'un autre opérateur mobile, Free, qui a promis de casser les prix. Cela constitue une vraie menace pour les trois opérateurs déjà bien installés, Bouygues Telecom, Orange et SFR.