Selon une source de marché, CA Cheuvreux a relevé son objectif de cours sur Vicat de 45 à 53 euros tout en réitérant son opinion Sous-performance. Le broker a relevé de 2% à 7% ses prévisions de résultats après la publication du chiffre d'affaires 2009 et des perspectives du cimentier. Les estimations de chiffre d'affaires du broker sont plus ou moins inchangées, mais sa répartition inter branches a évolué (plus favorables pour le ciment, moins pour le béton et les granulats), tirant ainsi les marges.
Pour 2010, CA Cheuvreux s'attend à une croissance organique de 4,7% et une augmentation de 14,7% du profit opérationnel avec une marge relevée de 17,3% en 2009 (chiffre estimé) à 19,1% en 2010.
En adoptant une approche de valorisation de milieu de cycle, l'objectif de cours du courtier ressort à 53 euros. Le cours actuel du titre et l'absence de catalyseur peuvent expliquer, selon lui, la sous-performance du titre depuis trois mois. Toutefois, il souligne qu'à ce stade, la valorisation du groupe ne prend pas en compte la création de valeur liée à l'ouverture de nouvelles capacités de production au Kazakhstan (automne 2010) et en Inde (début 2012).
CA Cheuvreux estime que l'action est aujourd'hui pleinement valorisée. Excepté Heidelberg Cement, le courtier maintient son opinion Sous-performance sur l'ensemble des cimentiers pour trois raisons : le futur rebond cyclique est intégré dans les cours; la consommation de ciment par la branche infrastructure continue d'être inférieure aux attentes et le prix du ciment reste sous-pression.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Vicat est un cimentier totalement intégré : 45% de son chiffre d'affaires est réalisé dans le ciment et 40% dans le béton prêt à l'emploi, avec des réserves géologiques correspondant à cent ans de production.
- Le groupe a su privilégier l'investissement local en vue d'obtenir des parts de marché dominantes et donc un fort pouvoir sur les prix, plutôt que l'acquisition de groupes entiers trop chers.
- Sa rentabilité sur capitaux investis et fonds propres est parmi les meilleures du secteur. Son niveau d'endettement reste très modéré.
- Le groupe a axé sa stratégie de développement sur les pays émergents en forte croissance. Il construit directement des usines dans ces zones.
- Le groupe bénéficie d'un actionnariat familial très fort. La septième génération de la famille Vicat est au commande. Mais le flottant a récemment été sensiblement élargi, de 5% à 30%.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'énergie, ainsi que celle des prix du transport, pèsent sur la rentabilité du groupe.
- L'implantation du groupe au Kazakhstan (9% du chiffre d'affaires) et en Afrique-Moyen Orient (14% du chiffre d'affaires) l'expose à des risques géopolitiques.
Comment suivre la valeur
- Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. Ils sont soumis à l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat.
- Le groupe s'est engagé dans une politique d'accroissement de ses capacités de production, de 50% d'ici 2010, pour faire face à la demande dans les pays émergents. L'Inde et l'Asie sont prioritaires.
- La valeur offre un faible rendement et ne présente pas de caractère spéculatif, son capital étant verrouillé.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Les acteurs doivent s'adapter à deux défis : la crise et un meilleur respect de l'environnement. Pour affronter la crise, la plupart, à l'instar de Saint-Gobain, ont mis en place des plans de réduction des coûts. Quant au respect de l'environnement, selon les objectifs fixés par le Grenelle de l'environnement, la consommation énergétique moyenne du parc de bâtiments, estimée à 240 kWh/m2/an, doit être ramenée à 50 kWh/m2/an en 2050. Les acteurs du secteur de la construction comme de celui des matériaux de construction innovent pour satisfaire ces exigences. Ainsi Lafarge et Bouygues Construction ont coopéré pour créer une nouvelle gamme de bétons isolants prêts à l'emploi, Thermedia. Ce produit diviserait par trois la conductivité thermique par rapport à un béton standard et limiterait donc les déperditions thermiques des bâtiments. Il ne sera lancé qu'en septembre 2011. Lafarge et Bouygues avaient déjà mis au point dans le passé un béton léger, le Ductal. Les distributeurs de matériaux s'adaptent également, et commercialisent de nouveaux matériaux, en particulier les panneaux photovoltaîques.