Cette année, finies les files de limousines autour du congrès de Davos. Les voitures émettant plus de 230 grammes de CO2 par kilomètre et consommant plus de 9 litres au 100 sont priées de rester au garage. Les participants, eux, sont équipés d’un podomètre et invités à concourir au prix du plus gros marcheur décerné en fin de sommet.
Des mesures un peu superficielles, au goût des associations environnementales. "Le but du WEF [World Economic Forum pour les initiés] est uniquement de soigner son image", a ainsi affirmé Bruno Heinzer de Greenpeace Suisse, à l’AFP. D’autant que les mesures sont assez timides. 230 grammes de CO2 ? En France, le malus s’impose aux propriétaires de voiture émettant plus de 155 g de CO2. Et les 9 litres au cent ? C’est la consommation d’une berline 335i BMW ou d’un espace IV Renault, l’une des voitures les plus polluantes du constructeur français... Pas de quoi affoler les grands de ce monde. Sauf 4x4 et autres voitures de sport, la majorité des véhicules devraient passer les barrières de sécurité. De toute façon, les VIPs – chefs d’État notamment – sont exemptés de cette mesure au nom de la sécurité.
Mais surtout, regrettent les ONG, les organisateurs du forum ont décidé de fermer les yeux sur le ballet d’hélicoptères arrivant de Zurich et les miles parcourus en avion par les 2 500 participants et les centaines de journalistes venus du monde entier. Sans compter le transport par poids lourds des tonnes de matériel et de nourriture acheminées jusqu’au site.
Reste qu’après l’échec du sommet de Copenhague en décembre, le meeting de Davos pourrait être essentiel sur la route d’un accord international sur le climat. "La gueule de bois de Copenhague commence à s’estomper. Il va maintenant falloir décider quelle direction prendre : allons-nous lever le pied ou bien prendre ceci comme un coup de pied au derrière ?", s’est interrogé Rob Bailey d’Oxfam International, toujours interrogé par l’AFP. "La réunion de Davos fournira l’une des premières indications dans ce domaine" a-t-il confié.