Les principaux indices américains ont connu un violent plongeon jeudi, entraînés à la baisse notamment par les valeurs bancaires. Les investisseurs ont réagi à l'annonce par Barack Obama de propositions visant à limiter la prise de risque de la part des banques. Cette annonce coîncidait avec l'annonce des résultats de Goldman Sachs. Malgré des chiffres meilleurs que prévu, la banque américaine a été sanctionnée par le marché. Jeudi, le Dow Jones a perdu 2,01% à 10 389,88 points et le Nasdaq a reculé de 1,12% à 2 265,70 points.
Goldman Sachs a perdu 4,12% à 160,87 dollars malgré des résultats meilleurs que prévu. Au quatrième trimestre, la banque américaine a dégagé un bénéfice net de 4,95 milliards de dollars, soit 8,20 dollars par action. L'an passé, elle avait enregistré une perte de 2,12 milliards, soit 4,97 dollars par action. Les analystes tablaient sur un BPA de 5,20 dollars seulement sur cette période.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé lors de la semaine du 16 janvier. Le département du Travail a enregistré 482 000 inscriptions, contre 446 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 444 000). Les économistes attendaient en moyenne 440 000 inscriptions.
L'indice des indicateurs avancés est ressorti à 106,4 en hausse de 1,1% au mois de décembre. Il s'inscrit à cette occasion un plus haut historique. Les économistes tablaient en moyenne sur une hausse de 0,7%.
L'indice d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie est ressorti à 15,2 en janvier, contre 22,5 (révisé) en décembre et un consensus de 18. Un indice inférieur à zéro signale une contraction de l'activité manufacturière.
Les stocks hebdomadaires de brut ont reculé de 400 000 barils alors que les économistes attendaient une hausse de 2,4 millions de barils. En revanche, les stocks d'essence ont grimpé de 3,9 millions de barils, contre un consensus de +1,7 million. Enfin, les stocks de distillats (qui incluent le fioul domestique) ont reculé de 3,3 millions de barils contre un consensus de -100 000 barils.
Les valeurs à suivre
CONTINENTAL AIRLINES
Continental Airlines a surpris les analystes en publiant un bénéfice au quatrième trimestre 2009. La compagnie aérienne a bénéficié de la hausse du trafic et la baisse des dépenses de fioul. Hors éléments exceptionnels, Continental a réalisé un bénéfice net de 4 millions de dollars, ou 3 cents par action. Les analystes tablaient sur une perte de 7 cents par action. La compagnie a dépensé 388 millions de dollars de fioul de moins qu'il y a un an tandis que le trafic a grimpé de 3,5%. Mais le chiffre d'affaires a reculé de 3,3% à 3,18 milliards de dollars.
EBAY
EBay a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre grâce notamment à la performance de son activité de paiement en ligne Paypal. Le numéro un mondial des enchères en ligne a vu son bénéfice net bondir de 269% à 1,355 milliard de dollars, soit 1,02 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, en particulier la plus-value liée à la cession de Skype, le bénéfice par action est ressorti à 44 cents, soit 4 cent de mieux que le consensus Thomson Reuters.
GOLDMAN SACHS
Goldman Sachs a publié ses comptes annuels. En 2009, le bénéfice par action de la banque américaine ressort à 22,13 dollars. Au quatrième trimestre, le BPA s'établit à 8,20 dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 5,20 dollars au quatrième trimestre. Goldman Sachs a dégagé au quatrième trimestre un produit net bancaire (PNB) de 9,62 milliards de dollars. Le rendement des fonds propres (ROE) annualisé ressort à 31,7% pour les trois derniers mois de 2009. Le groupe a versé 16,19 milliards de dollars de rémunérations et avantages en 2009.
ORACLE
La Commission européenne a autorisé le projet de rachat du vendeur de matériel informatique et éditeur de logiciels américain Sun Microsystems par Oracle, société américaine de logiciels. Au terme d'un examen approfondi lancé en septembre 2009, Bruxelles est parvenu à la conclusion que l'opération n'entraverait pas de manière significative le jeu d'une concurrence effective dans l'Espace économique européen ou une partie substantielle de celui-ci.
STARBUCKS
Au premier trimestre, Starbucks a enregistré un bénéfice net de 241,5 millions de dollars ou 32 cents par action, contre 64,3 millions de dollars ou 9 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le BPA de la chaîne basée à Seattle est ressorti à 33 cents, alors que les analystes attendaient 28 cents. Le groupe américain a relevé ses prévisions pour 2010, prévoyant un bénéfice par action compris entre 1,05 et 1,08 dollar, hors trois cents de charge de restructuration. Le consensus Thomson Reuters anticipe un BPA annuel de 1,02 dollar.
XEROX
Xerox a présenté des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au quatrième trimestre, le fabricant de photocopieurs a enregistré un bénéfice net de 180 millions de dollars, soit 20 cents par action, contre seulement 1 million de dollars un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action a atteint 25 cents par action, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 4,2 milliards de dollars, en recul de 3% malgré un impact positif des changes de 4 points. La prévision moyenne des analystes était de 3,93 milliards de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Conference board : Le Conference board, organisme américain à but non lucratif, publie le dernier mardi de chaque mois (vers 16h00, heure de Paris) un indice mensuel de la confiance du consommateur. L'étude repose sur l'envoi de questionnaires à un échantillon représentatif et à chaque fois entièrement renouvelé de 5000 ménages américains (avec un taux de réponse d'environ 70 %). Les questions posées visent à déterminer : la perception qu'ont les sondés du climat des affaires et leurs anticipations à six mois, leur perception actuelle du marché du travail et leurs anticipations à six mois, ainsi que leurs anticipations de revenus personnels à six mois. Les réponses, ajustées des variations saisonnières, déterminent le niveau de l'indice.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.