
La Bourse de New York a fini en forte baisse jeudi, emportée dans la chute des grandes banques sur le marché après les nouvelles propositions du président américain Barack Obama pour réguler le secteur: le Dow Jones a perdu 2,01% et le Nasdaq 1,12%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a cédé 213,27 points à 10.389,88 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 25,55 points à 2.265,70 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a de son côté abandonné 1,89% (-21,56 points) à 1.116,48 points.
"Les valeurs financières et le discours du président ont semé le trouble sur le marché", n'a pu que consater Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
En difficulté dès l'ouverture, le marché a été emporté dans la chute des grands noms du secteur bancaire à la mi-journée, réaction immédiate aux nouvelles mesures proposées par M. Obama pour limiter la taille et le domaine d'activité des institutions financières américaines.
Cette attaque frontale visait à encadrer la prise de risques et les excès du secteur, le président américain ayant rappelé la responsabilité des banques dans l'éclatement de la crise économique récente.
Au sein du Dow Jones, Bank of America a lâché 6,19% à 15,47 dollars et JPMorgan Chase 6,59% à 40,54 dollars.
Les banques d'affaires Goldman Sachs (-4,12% 160,87 dollars) et Morgan Stanley (-4,21% à 29,34 dollars) ont aussi été sanctionnées, les résultats de la première, pourtant meilleurs que prévu, s'en trouvant éclipsés. Citigroup a perdu 5,49% à 3,27 dollars.
"C'est politique", a observé Peter Cardillo, d'Avalon Partners, soulignant que le marché s'interrogeait sur les conséquences pour l'activité future de ces institutions. "Le fait est que des restrictions trop fortes pourraient pousser nombre de ces banques à ne pas embaucher, un nouvel obstacle à l'amélioration du marché de l'emploi".
Certaines banques régionales ont en revanche trouvé grâce aux yeux des investisseurs, à l'image de BB&T (+2,04% à 29,08 dollars), KeyCorp (+5,46% à 7,34 dollars) et Regions Financial (+1,93% à 6,86 dollars)
Les difficultés du marché n'étaient toutefois pas seulement à imputer au secteur financier. Les valeurs liées aux matières premières ont elles aussi connu une débandade.
Le producteur d'aluminium Alcoa (-6,43% à 14,25 dollars), le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar (-4,87% à 56,85 dollars) et les groupes pétroliers Chevron (-2,44% à 76,24 dollars) et ExxonMobil (-1,96% à 66,70 dollars) ont apporté leur pierre à l'édifice.
Les investisseurs surveillaient de près l'attitude des autorités monétaires chinoises, après l'annonce d'une croissance annuelle de 8,7% en Chine en 2009, alimentant les craintes d'un resserrement des cordons de la bourse pour éviter une surchauffre de l'économie.
Le marché a dû en plus encaisser des indicateurs mitigés. L'emploi a réservé une mauvaise surprise avec un bond inattendu des nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis la semaine passée, et l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie (est des Etats-Unis) a ralenti plus fortement que prévu en janvier.
La baisse du marché n'a pas empêché le bond du titre eBay (+8,55% à 24,13 dollars), le groupe internet de distribution étant récompensé pour son bénéfice net trimestriel presque quadruplé grâce à la cession du contrôle de Skype.
Le marché obligataire a profité de la prudence des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 3,611% contre 3,659% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,06% contre 4,543% la veille.