Les marchés européens ont fortement creusé leurs pertes en fin de séance pour la deuxième journée consécutive. Les indices ont été plombés en particulier par les valeurs liées aux matières premières et les banques. Les premières ont été victimes des craintes de resserrement monétaire en Chine; leur principal consommateur. Les secondes ont chuté alors que Barack Obama s'apprête à proposer de nouvelles restrictions dans ce secteur aux Etats-Unis. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,70% à 3862,16 points tandis que le FTSE Eurotop 100 a perdu 1,53% à 2205,39 points.
En Suisse, l'action Logitech a fini sur une baisse 3,07% de 18,64 francs suisses. Le spécialiste des périphériques informatiques bénéficie de la publication de résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre, clos fin décembre. Pour le trimestre en cours, la firme helvétique anticipe une accélération de la croissance des ventes avec un retour à une progression à deux chiffres et une amélioration substantielle de la rentabilité.
A Paris, Ingenico a terminé pratiquement à l'équilibre (-0,06% à 16,99 euros) après la publication d'un chiffre d'affaires 2009 en ligne avec les attentes. Le groupe en a profité pour donner les premières indications concernant ses perspectives 2010, se contentant d'annoncer le retour à la croissance. Cette publication a également été l'occasion d'annoncer que Philippe Lazare cumulerait ses fonctions de directeur général avec celle de président. La société souhaite ainsi simplifier son processus décisionnel et renforcer son efficacité opérationnelle.
Rémy Cointreau a cédé 1,02% à 36,82 euros après avoir publié un chiffre d'affaires de 588,8 millions d'euros sur les neuf premiers mois de son exercice, en baisse de 2,6%, dont -4,5% en organique. «La bonne tenue du Cognac et la dynamique du réseau de distribution ont compensé la baisse des Champagnes et le fléchissement temporaire des Liqueurs et Spiritueux au T3», a expliqué le spécialiste des vins et spiritueux.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance de l'activité dans les services dans la zone euro n'a pas été aussi élevée qu'attendu en janvier. En revanche, elle a positivement surpris dans le secteur industriel. L'estimation rapide de l'indice des directeurs d'achat (PMI) pour les services établi par Markit est ressorti à 52,3, à comparer avec 53,6 en décembre et un consensus Reuters de 53,9. Le PMI dans le secteur industriel a atteint 52 en janvier après 51,8 en décembre. Il est ainsi à son plus haut de 22 mois. La prévision moyenne des économistes était de 51,6.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé lors de la semaine du 16 janvier. Le département du Travail a enregistré 482 000 inscriptions, contre 446 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 444 000). Les économistes attendaient en moyenne 440 000 inscriptions.
L'indice des indicateurs avancés est ressorti à 106,4 en hausse de 1,1% au mois de décembre. Il s'inscrit à cette occasion un plus haut historique. Les économistes tablaient en moyenne sur une hausse de 0,7%.
L'indice d'activité industrielle de la Fed de Philadelphie est ressorti à 15,2 en janvier, contre 22,5 (révisé) en décembre et un consensus de 18. Un indice inférieur à zéro signale une contraction de l'activité manufacturière.
A la clôture, l'euro cote 1,4053 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.