Les marchés européens ont fini en légère hausse après avoir basculé brièvement dans le rouge en début d'après-midi en raison de statistiques économiques américaines décevantes. La baisse des ventes au détail a notamment surpris les investisseurs. En revanche, la publication par l'éditeur de logiciels professionnels SAP de résultats préliminaires 2009 meilleurs que prévu a soutenu la tendance par l'intermédiaire des valeurs technologiques. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 0,37% à 4015,77 points. Le FTSE Eurotop 100 a gagné 0,64% à 2262,10 points.
A Francfort, SAP a grimpé de 1,83% à 35,33 euros grâce à des résultats préliminaires 2009 supérieurs à ses objectifs. Le chiffre d'affaires des logiciels et services afférents, qui comprennent la très rentable maintenance, s'est élevé à 8,20 milliards d'euros, en recul de 5%. Le groupe allemand avait abaissé ses prévisions de ventes en octobre pour les logiciels et les services, anticipant un repli situé entre 6% et 8%. La marge opérationnelle, hors éléments exceptionnels et à taux de change constants, a atteint 27,5%, à comparer avec une fourchette d'objectifs de 25,5% à 27%.
A Paris, GDF Suez (- 2,53% à 29,065 euros) a signé la plus mauvaise performance du CAC 40, pénalisé par un broker. Après Exane hier, c'est au tour de Bank of America-Merrill Lynch aujourd'hui de dégrader sa recommandation sur la valeur d'Achat à Neutre. L'étude de la banque américaine relègue au second plan la cession par GDF Suez d'une partie de sa participation dans la concession d'Alam El Shawish, située dans le désert occidental égyptien. Le groupe d'énergie français conserve 20% de cette concession de gaz et de pétrole.
Sur le marché SRD, Ubisoft a glissé de 4,49% à 9,618 euros. Le groupe a été victime de ventes inférieures aux attentes, de charges de dépréciation supplémentaires et du report de certains jeux, dont un appartenant à une de ses franchises phares, Splinter Cell. Cette mauvaise surprise a poussé les analystes à réduire leur objectif de cours. Oddo, à Accumuler sur la valeur, a ramené le sien de 12 euros à 11 euros, et Cheuvreux, à Sous-performance sur l'action, de 11 euros à 8 euros.
Les chiffres macroéconomiques
La production industrielle corrigée des variations saisonnières a augmenté de 1% dans la zone euro en novembre. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne une hausse de 0,5%. Sur un an, la production industrielle a reculé de 7,1%.
La Banque centrale européenne a annoncé sans surprise qu'elle maintenait son principal taux directeur à 1%. Jean-Claude Trichet a confirmé que la politique de taux actuelle de la BCE était appropriée. Interrogé sur une éventuelle sortie de la Grèce ou d'un autre pays de la zone euro, le président de la BCE a répondu qu'il n'avait pas coutume « de commenter les hypothèses absurdes ».
Aux Etats-Unis, les ventes au détail pour le mois de décembre ont reculé de 0,3% après +1,8% en novembre. Les économistes attendaient une hausse de 0,5%. Hors automobile, les ventes au détail accusent un repli de 0,2% en décembre contre +1,9% en novembre. Le consensus visait +0,3%. Sur un an les ventes au détail ont reculé de 6,2% et de -4,9% hors automobile.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont progressé à 444 000 contre 433 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 434 000). Les économistes attendaient 440 000.
Après 13 mois consécutifs de contraction, la hausse des stocks des entreprises pour le mois d'octobre a été révisée à +0,4% contre +0,2% en première estimation. La croissance s'est poursuivie en novembre avec une hausse de 0,4%. Les économistes interrogés par l'agence d'informations financières Briefing tablaient sur une hausse de 0,3%.
A la clôture, l'euro cote 1,4475 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.