CM-CIC a relevé son objectif de cours sur Essilor de 41 à 43 euros, en maintenant sa recommandation Conserver. "Grâce à l'acquisition de FGX, Essilor se déploie sur la totalité du marché de l'optique, sachant que les capacités financières du groupe lui permettent sans équivoque de poursuivre sa croissance via des acquisitions ciblées sur le marché des verres de prescription", souligne l'analyste.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
- Au 30.06.2009 : 1 663,4 millions d'euros (+9,4%) ;
- Au 31.12.2008 : 3 074,4 millions (+5,7%)
Résultats
- Au 30.06.2009, Résultat opérationnel : 281,9 millions (+7,7%) ; Résultat net part du groupe : 202,4 millions (+2,1%)
- Au 31.12.208, Résultat opérationnel : 514,5 millions (+2,0%) ; Résultat net (part du groupe) : 382,4 millions (+4,3%)
Prévisions
Le groupe estime qu'il devrait cette année développer sa présence sur les différents marchés où il opère. Il reste prudent compte tenu du manque de visibilité de l'économie. Il n'a donc récemment fixé pour objectif qu'un maintien de la rentabilité opérationnelle et une croissance interne nulle pour 2009.
Stratégie
Essilor mène une politique de croissance externe extrêmement dynamique depuis plusieurs années. Cette stratégie est poursuivie en 2009. Face à une conjoncture dégradée, le groupe a pris des mesures de restructuration en Norvège, aux Pays-Bas, au Japon et aux Etats-Unis. Cette réorganisation a entraîné un accroissement des charges de restructuration (6,5 millions d'euros au premier semestre 2009 contre 0,2 million sur la même période de 2008). Grâce à une bonne capacité d'innovation, certains de ses produits montent en gamme, renforçant ainsi la rentabilité d'Essilor.
Evènements financiers
Au cours du premier semestre, Essilor a pris ou augmenté sa participation dans 11 sociétés, représentant un chiffre d'affaires additionnel d'environ 47 millions d'euros. Le montant investi sur la période s'élève à 36,9 millions d'euros. Les pays concernés sont les Etats-Unis, la Pologne, l'Australie, l'Inde, le Brésil et le Canada.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Position de leader mondial bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger ;
- L'entreprise est dotée d'une bonne capacité d'innovation : selon son dirigeant son portefeuille n'a jamais compté autant de nouveaux produits qu'aujourd'hui ;
- L'activité du groupe bénéficie à terme du vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent ;
- Sur la première partie de l'année, en dépit d'un ralentissement global du marché du verre ophtalmique, le groupe s'est développé en lançant de nouveaux produits et en procédant à des opérations de croissance externe ;
- Ses performances opérationnelles se sont améliorées sur le premier semestre. Elles restent très solides, même dans un ENVIRONNEMENT difficile ;
- Essilor a continué à tirer partie de sa diversification géographique sur les six premiers mois : l'Asie/Océanie et l'Amérique du Nord affichent de belles progressions (+15,9% et +16,2% respectivement) alors que l'Europe a vu son activité reculer de 4,4 %, impactée notamment par l'arrêt des remboursements complets aux Pays-Bas ;
- Le groupe va distribuer un dividende net en hausse de 6,5 % (à 0,66 euro par action) au titre de 2008 ;
- La structure financière, extrêmement solide, procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde.
Faiblesses
- La croissance du chiffre d'affaires sur le premier semestre résulte essentiellement d'un effet de périmètre (+6%) car la croissance organique a reculé de 0,7% ;
- Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar : si les effets de change sont positifs début 2009, en revanche, en 2008, Essilor a subi un effet de change négatif de 4 % ;
- Le titre est relativement cher avec un cours qui représente 19 fois les bénéfices attendus sur 2009 ;
- La stratégie d'acquisition très dynamique pèse sur les marges;
- Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : la région Asie/Océanie ne représentait que 11% du chiffre d'affaires sur la première partie de l'année;
- L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) menace l'activité des opticiens.
La valeur et son secteur
Principales activités
Fabrication de verres adaptés à tous les types de défauts visuels. La fabrication et la vente d'instruments d'optique (principalement appareils de taillage de verres finis et équipements de dépistage des défauts visuels) représente 5 % de l'activité.
Le secteur
Grace à l'accroissement de la population mondiale, 1,2 milliard de nouveaux clients potentiels existeront d'ici 2030. Le secteur bénéficie d'autres tendances favorables à moyen-terme : du fait du vieillissement de la population dans les pays développés, le nombre de cas de presbytie (défaut visuel après 40 ans) va connaître une forte croissance à l'avenir. De plus, l'achat de lunettes est remboursé par les mutuelles, en Amérique du Nord et en Europe, régions qui concentrent la majeure partie de l'activité du groupe.
La valeur dans son secteur
Numéro un mondial de l'optique ophtalmique
Comment suivre la valeur
- Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90% un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé.
- Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller.
- Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.
Rémunération des actionnaires
Dividendes versés
0,66 euro par action
Taux de distribution des dividendes
36%
Taux de croissance du dividende par action
+6,5%
Rendement
2%
Estimations de dividendes par action
0,69 euro en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
La consommation des ménages en produits manufacturés résiste bien à la crise. Selon l'Insee, elle a augmenté de 1,1% en octobre par rapport au mois précédent, hausse supérieure aux estimations des économistes. Cette progression succède à une croissance de 2,4% au mois de septembre et s'établit sur un an, à fin octobre, à 3,5%. Les équipements du logement (électroménager, électronique grand public) ont progressé de 2,2% en octobre et les ventes de textile-cuir ont augmenté de 2,6% grâce à la réforme des soldes, prévue par la Loi de modernisation de l'économie, qui a prévu l'introduction des soldes flottants. Jusqu'à présent, la consommation des ménages a bénéficié des politiques de relance mises en place par le gouvernement et du reflux de l'inflation. Néanmoins le pouvoir d'achat des ménages, qui a progressé de seulement 0,6% en 2008, devrait être pénalisé par la remontée de l'inflation. A cela s'ajoutent d'autres facteurs négatifs : un chômage en hausse, des prestations sociales qui devraient faiblement augmenter en 2010, et des baisses d'impôt qui ne pourront plus jouer pour les ménages. L'indicateur du climat des affaires souligne bien la fragilité de la situation économique en France. En novembre la remontée du moral des industriels français a été stoppée pour se stabiliser au niveau bas atteint en octobre (à 89 points).