Les marchés américains sont attendus en baisse. Les statistiques économiques publiées à 14h30 (heure de Paris) ont déçu les investisseurs. La chute spectaculaire de l'indice manufacturier de la Fed de New York a surpris les investisseurs de même que l'ampleur de la hausse des prix à la production. Sur le plan des sociétés, Wells Fargo est la dernière grande banque à annoncer le remboursement des fonds prêtés par l'Etat. Trente minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 perdent 0,54% à 1102,60 points et 0,54% à 1798 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en hausse grâce à plusieurs facteurs favorables. Et au premier chef l'annonce d'un prêt de 10 milliards de dollars d'Abu Dhabi à l'émirat de Dubaî dont les difficultés financières ont récemment pesé sur les bourses. L'acquisition de XTO Energy par ExxonMobil a également été favorable au marché mais pas à l'acquéreur, ni aux autres valeurs pétrolières. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,28% à 10501,05 points et le Nasdaq Composite a gagné 0,99% à 2212,10 points.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice manufacturier de la Fed de New York est ressorti à 2,55 au mois de décembre, alors que les analystes attendaient un chiffre de 24. Au mois de novembre, il s'était élevé à 23,51.
Les prix à la production ont augmenté de 1,8% au mois de novembre aux Etats-Unis, là où le marché attendait une hausse de 0,8%. Hors alimentation et énergie, les prix à la production ont augmenté de 0,5% le mois dernier, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 0,2%.
La production industrielle et le taux d'utilisation des capacités de production pour le mois de novembre sont attendus à 15h15.
Les valeurs à suivre
ABBOTT
Abbott Laboratories a annoncé lundi soir le rachat pour environ 123 millions dollars de Starlims Technologies, un fournisseur de gestion de données pour les laboratoires. La transaction valorise la groupe basé en Israêl à 14 dollars par action, soit une prime de 47% par rapport au cours de clôture de Starlims lundi. L'offre est exclusivement en numéraire. L'opération, qui n'aura pas d'impact sur les comptes 2009 d'Abbott, devrait être finalisée au premier trimestre 2010. Cette acquisition renforce la position d'Abbott dans le secteur du diagnostic médical.
BOEING
Boeing s'apprête à lancer le vol inaugural de son 787 Dreamliner, à 10 heures locales. Les analystes estiment à plus de 10 milliards de dollars les investissements du constructeur aéronautique américain dans ce projet. La plupart d'entre eux estiment qu'il faudra plus que 12 mois à Boeing pour achever ses vols d'essais. Boeing a déjà enregistré des commandes pour 840 exemplaires, d'un valeur totale d'environ 140 milliards de dollars. Par ailleurs, le gouvernement britannique a annoncé une commande de 22 hélicoptères de combat Chinook à Boeing.
KRAFT FOODS
"Kraft conservera une approche disciplinée en ce qui concerne l'acquisition de Cadbury, conformément aux critères définis dans notre documentation", a déclaré dans un communiqué Irene Rosenfeld, la P-DG de Kraft, alors que Cadbury a une nouvelle fois rejeté hier la proposition de rachat du géant américain. Kraft a également mis en doute la capacité du confiseur à atteindre ses objectifs en termes de croissance du chiffre d'affaires et de marge opérationnelle sans engager des dépenses supplémentaires de restructuration.
PFIZER
Pfizer a relevé le montant du dividende versé au titre du premier trimestre 2010, signe que le groupe pharmaceutique américain intègre avec succès son homologue Wyeth. Ce dividende, payable le 2 mars prochain, se montera à 18 cents contre 16 cents au quatrième trimestre 2009, soit une augmentation de 12,5%. "Le conseil estime qu'une hausse mesurée du dividende peut être supportée par l'entreprise", a commenté le PDG de Pfizer, Jeffrey Kindler, dans un communiqué. D'ailleurs, les analystes de Wall Street anticipaient une hausse de 10% à 20% du dividende.
WELLS FARGO
Wells Fargo est la dernière des grandes banques américaines à avoir reçu des fonds dans le cadre du programme de soutien gouvernemental Tarp (Troubled Asset Relief Program) à en annoncer le remboursement. La banque remboursera 25 milliards de dollars en émettant notamment pour 10,4 milliards de dollars d'actions ordinaires. Wells Fargo a précisé que ce remboursement lui permettrait d'éliminer le versement de 1,25 milliard de dollars par an de dividendes pour des titres préférentiels. Il aura un impact légèrement relutif au niveau du bénéfice par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.
Prix importés : les économistes utilisent cette donnée comme mesure de l'inflation importée. Ils surveillent les prix importés, hors pétrole, car ce dernier est un élément volatil.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.
relutif (relution) : Tout évènement, opérationnel ou financier, susceptible d'améliorer le bénéfice par action est dit relutif. Par exemple, un programme de rachat d'actions, suivi de l'annulation des actions rachetées par la société, a un effet relutif mécanique en réduisant le nombre d'actions.
Tier 1 / Tier 2 : Depuis 1988, on distingue pour les banques deux grandes catégories de fonds propres, le tier 1 et tier 2, classés en fonction du type de risque qu'ils peuvent compenser pour calculer le ratio de solvabilité de la banque. Le tier 1 concerne les fonds propres dits de base, (actions ordinaires et certificats d'investissement, intérêts minoritaires.), le tier 2 désignant les fonds propres complémentaires (plus values latentes, provisions, titres participatifs.). Il existe également un tier 3, pour les fonds propres de troisième catégorie, qui couvrent les risques de marché. La définition généralement acceptée est celle du Comité de Bâle pour la surveillance bancaire, institution créée par les différentes banques centrales dans le dessein d'harmoniser les méthodes d'analyse et d'internationaliser les normes bancaires.