Gilbert Dupont a réduit son objectif de cours sur Derichebourg à 2,9 euros et maintenu sa recommandation Alléger sur le titre. La semaine dernière, le broker avait placé sous revue sa recommandation Alléger et son objectif de cours de 3,1 euros dans le sillage des résultats annuels du groupe multiservices. Le bureau d'études disait attendre des détails sur les résultats financiers du groupe avant de formuler une nouvelle évaluation. Le courtier a rencontré la direction du groupe vendredi. Le désendettement du groupe sera la préoccupation majeure pour 2010, a-t-il estimé.
Gilbert Dupont a ajusté à la hausse ses prévisions 2010 et 2011 pour tenir compte des performances réalisées en 2009 et de l'acquisition de 11 stations auprès de Go-Ahead dans l'aéroportuaire qui devraient générer un chiffre d'affaires supplémentaire de 55 millions d'euros. L'analyste évoque également le développement d'une activité de propreté en milieu sensible (nucléaire) qui a un carnet de commandes représentant 30 millions d'euros et un chiffre d'affaires attendu proche de 10 millions d'euros pour 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Le groupe Derichebourg est né le 18 juillet 2007 de la fusion du groupe CFF Recycling et du groupe Penauille Polyservices tous deux présidés par Daniel Derichebourg, Derichebourg est un opérateur de référence des services aux entreprises et aux collectivités. Il compte aujourd'hui 54 300 collaborateurs dans le monde, répartis dans 31 pays et sur 4 continents. Derichebourg propose une gamme complète et intégrée de prestations dans 3 secteurs d'activités :
- les services à l'ENVIRONNEMENT : recyclage et valorisation des biens en fin de vie,
gestion des déchets industriels et ménagers, propreté urbaine...
- les services aux entreprises (multiservices) : propreté, sécurité, s-reté, énergie, aéronautique, intérim, accueil, manutention...),
- les services aéroportuaires : assistance en escale, cargo, services aux passagers en aéroport, services aux infrastructures aéroportuaires et gestion du carburant, maintenance du matériel de piste
Daniel Derichebourg, PDG du groupe détient 50,2% du capital.
Les points forts de la valeur
- La fusion de Penauille Polyservices et CFF Recycling s 'est traduite par une importante recapitalisation ainsi que par le réaménagement de la structure de sa dette.
- La fusion de Penauille Polyservices et CFF Recycling a entraîné un retour de confiance des clients, qui s'est traduit par la signature de contrats significatifs dans les deux divisions.
- Le groupe évolue sur un créneau porteur compte tenu de la tendance structurelle à l'externalisation des services par les entreprises.
-Fort d'environ 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires et de 55.000 collaborateurs, le nouveau groupe pourra continuer à s'appuyer sur une profitabilité tirée par les performances des activités recyclage, qui bénéficient du haut niveau du marché des métaux.
Les points faibles de la valeur
- L'opération d'absorbtion de CFF a été très dilutive pour les actionnaires de Penauille.
- En raison de son flottant limité et sa dépendance aux prix des matières premières, la volatilité du titre est élevée.
- Le titre continue d'offrir un profil risqué, estiment certains analystes.
Comment suivre la valeur
- Une baisse des prix des métaux impacte négativement le chiffre d'affaires du groupe.
- Intervenant dans les aéroports et les services aéroportuaires (escales, assistance passagers), le titre peut être impacté par des annonces concernant les chiffres du trafic aérien.
- Le groupe est régulièrement cité comme cible potentielle d'une OPA d'un poids lourd du recyclage.
- Derichebourg a autorisé, pour la première fois de son histoire, la distribution d'un dividende de 0,09 euro par action au titre de son exercice 2006-2007 , soit environ 20 % du résultat du groupe.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux entreprises
Selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), le transport routier affiche des niveaux d'activité inférieurs de 10% à 15% à ceux d'avant la crise. Sur les neuf premiers mois de 2009, 1.263 défaillances d'entreprises ont été enregistrées, en hausse de 0,8% par rapport à la même période de 2008. A cette époque, le nombre de défaillances avait déjà fortement augmenté du fait de la flambée du prix du gazole (+54,7%). Ce sont étonnamment les défaillances d'entreprises de plus de 50 salariés qui progressent surtout (+4,35%) alors que celles des TPE (très petites entreprises de moins de 10 salariés) ont baissé de 2,5% par rapport à 2008. Des négociations salariales sont actuellement menées pour éviter des grèves qui paralyseraient les entrepôts de la grande distribution. La taxe carbone fait partie des enjeux de ces tractations. L'Etat a proposé de réduire d'environ 100 millions d'euros cette taxe pour les entreprises du transport routier. Son montant total s'élèverait à 400 millions d'euros. En échange, le gouvernement demande un effort sur les salaires. Or syndicats comme patronat n'ont pas été enthousiastes face à cette proposition. Pour résoudre les problèmes qui affectent de façon structurelle ce secteur, l'Etat souhaite la tenue d'états généraux du transport début 2010, qui aborderaient les aspects sociaux, environnementaux et économiques.