La Bourse de New York effaçait ses gains enregistrés à la suite de la baisse inattendue du chômage vendredi à la mi-journée, le marché se trouvant pénalisé par le fort raffermissement du dollar: le Dow Jones perdait 0,08% mais le Nasdaq gagnait encore 0,49%.
Vers 17H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 7,93 points à 10.358,22 points, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, prenait 10,71 points à 2.183,85 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 se hissait de 0,20% (2,16 points) à 1.102,08 points.
"C'est une journée pleine de surprises", a constaté Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors.
Surprise positive après la baisse inattendue du chômage, qui a provoqué dans un premier temps une nette hausse des indices, logique réponse du marché.
Surprise ensuite de le voir abandonner ses gains à la mi-journée.
"C'est probablement lié au raffermissement du dollar, qui lui-même est à associer au rapport sur l'emploi", a avancé Hugh Johnson, expliquant que cela mettait un frein aux mouvements qui consistent à emprunter du dollar, peu cher, pour investir sur d'autres marchés, comme les places boursières.
La nouvelle du jour restait le rapport sur l'emploi. Avec des destructions d'emplois presque au point mort en novembre, le taux de chômage est redescendu à 10,0%.
"A long terme, des indicateurs économiques en amélioration sont plus importants" que des mouvements boursiers au jour le jour, a souligné Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Le département du travail a compté 11.000 licenciements nets au cours du mois écoulé, soit dix fois moins qu'en octobre.
"Au final, tout repose sur le besoin de voir de l'emploi, des dépenses d'investissement et des prêts bancaires stimuler la reprise de façon significative", a expliqué John Stoltzfus, de Ticonderoga Securities.
"Pour l'instant, les marchés vont devoir compter sur des signes montrant que le rythme des destructions d'emplois ralentit, des signes que les entreprises semblent tout faire pour réduire leurs dépenses et obtenir une plus grande productivité de la part de leurs employés, et sur la probabilité que les prêts aux consommateurs reviennent à la norme d'avant la bulle" financière, a-t-il ajouté.
Côté valeurs, les titres des sociétés exportatrices et de l'énergie affichaient ainsi des baisses importantes au sein du Dow Jones.
Le chimiste DuPont, qui a par ailleurs annoncé un retard dans la commercialisation de certaines semences, chutait de 6,65% à 32,51 dollars, pesant lourdement sur l'indice vedette.
Le groupe pétrolier ExxonMobil (-0,46% à 74,64 dollars), le producteur d'aluminium Alcoa (-2,18% à 12,98 dollars), le fabricant d'engins de chantier Caterpillar (-0,32% à 58,01 dollars) et l'informaticien IBM (-0,76% à 126,58 dollars) participaient à mettre la pression.
L'euro valait environ 1,4880 dollar vendredi midi, contre 1,5045 dollar jeudi soir.
Bank of America (+0,95% à 15,91 dollars) a annoncé jeudi soir qu'elle portait son augmentation de capital prévue dans le cadre du remboursement des aides fédérales à 19,29 milliards de dollars, au-delà des 18,8 milliards annoncés la veille, avec un prix à 15 dollars par "équivalent d'action".
L'équipementier en télécoms Cisco (+1,09% à 24,09 dollars) était prêt à boucler l'acquisition du spécialiste norvégien de la vidéoconférence Tandberg, dont il a obtenu plus de 91% des actions, valorisé à 3,4 milliards de dollars.
Le marché obligataire maintenait sa nette baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,483% contre 3,380% jeudi soir et celui du bon à 30 ans à 4,409% contre 4,329% la veille.