Les marchés européens ont creusé leurs pertes après l'ouverture de Wall Street. Les statistiques économiques publiées aujourd'hui se sont pourtant globalement révélées meilleures que prévu, à l'instar du Conference Board, qui est ressorti à 49,5 contre 47,7 attendu par le marché. A Paris, les valeurs bancaires ont fait l'objet de dégagements. Seul Carrefour s'est inscrit en nette hausse après une recommandation positive de JPMorgan. Le CAC 40 a cédé 0,75% à 3 784,62 points tandi que l'Eurotop 100 a perdu 0,45% à 2 169,14 points.
A Londres, Lloyds a progressé de 2,96% à 94,18 pence après l'annonce du lancement de son augmentation de capital de 13,5 milliards de livres (soit 15 milliards d'euros). La banque britannique a surperformé l'indice européen DJStoxx des banques, qui a perdu dans le même temps 1,09%. La banque britannique a fixé à 37 pence le prix d'émission des actions nouvelles émises dans le cadre de cette augmentation de capital record.
Avec une chute de 6,51% à 18,60 euros, Legrand a signé la plus forte baisse des valeurs du marché SRD. Le fabricant d'équipements électriques a été attaqué dès l'ouverture après l'annonce par Wendel et KKR (Kohlberg Kravis Roberts & Co) de la cession conjointe sur le marché de 30 millions actions Legrand représentant approximativement 11% du capital. La cession a été effectuée avec succès au prix de 18,50 euros par action. A l'issue de cette opération, KKR et Wendel détiennent chacun 25% du capital et 65% des droits de vote, contre 30,7% du capital auparavant.
En hausse de 3,09% à 32,52 euros, Carrefour a connu de loin la plus forte hausse des valeurs du CAC 40, soutenu par la publication d'une note de broker. JPMorgan a revu à la hausse sa recommandation sur le numéro deux mondial de la grande distribution de Neutre à Surpondérer, relevé son objectif de cours de 33 à 40 euros et intégré le titre au sein de sa Focus List. Le broker estime qu'il y a 80% de chances que la situation de Carrefour se redresse avec succès. Il valorise ce scénario à 40 euros.
Les chiffres macroéconomiques
Le climat des affaires s'est amélioré plus que prévu en Allemagne au mois de novembre. L'indice Ifo est ainsi ressorti à 93,9 contre 92,0 au mois d'octobre. Les analystes attendaient un chiffre de 92,5 seulement sur cette période.
La consommation des ménages français en produits manufacturés a progressé de 1,1% au mois d'octobre d'après les chiffres publiés par l'Insee. Les analystes s'attendaient à une hausse de 0,4% seulement. En septembre, cette statistique avait bondi de 2,4% (chiffre révisé de 2,3%).
Le PIB des Etats-Unis a progressé de 2,8% au troisième trimestre, chiffre révisé de 3,5% en première estimation. Les économistes interrogés par Briefing s'attendaient à ce qu'il soit révisé en baisse à 2,8%. Il avait reculé de 0,7% au deuxième trimestre.
Aux Etats-Unis, l'indice S&P-Case Shiller des prix dans l'immobilier dans 20 grandes métropoles a reculé de 9,36% au mois de septembre par rapport à l'année dernière. Les économistes attendaient en moyenne un repli de 9,10%.
L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board a progressé à 49,5 en novembre après être ressorti à 48,7 en octobre, à comparer avec une estimation initiale de 47,7. Les économistes interrogés par Briefing anticipaient 47,5.
Le compte-rendu du comité de politique monétaire de la Fed du 4 novembre sera publié à 20 heures.
A la clôture, l'euro cote 1,4928 face au dollar américain.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.