Les incertitudes sur la vigueur de la reprise économique ont fait chuter les marchés actions. Vendredi, après la publication d'une batterie d'indicateurs économiques contrastés, les investisseurs ont été déçus par le repli inattendu des commandes de biens durables aux Etats-Unis. A Wall Street, le Dow Jones s'apprête à clôturer la semaine sur une perte hebdomadaire de 1,27% tandis qu'à Paris, le CAC 40 a accusé une baisse de 2,32% 3739,14 points en en cinq séances.
Ce repli marqué des bourses signe-t-il le prélude à une correction sévère ou bien ne constitue-t-il qu'une pause justifiée par la puissance du rally de ces derniers mois ? Jean-Marie Mercadal, en charge des gestions chez OFI AM, penche pour la seconde solution.
Selon lui, les actions ne sont pas allées trop haut, mais trop vite. « On a vécu le plus facile de la reprise boursière qui correspond à un retournement de l'aversion pour le risque et les investisseurs les plus avertis ont bénéficié de cours très décotés », estime t-il.
Conséquence, les principaux indices sont actuellement « surachetés » et une correction est probable à court terme. Pour autant, le gérant pense que la tendance haussière, soutenue par l'amélioration de la conjoncture, va se poursuivre au cours des 6 prochains mois, avec un potentiel estimé à 20/25% sur les grands indices, mais avec plus de volatilité.
De son côté, Joseph Alfonsi de CAM Gestion n'écarte pas non plus l'éventualité qu'une déception puisse entraîner un mouvement brutal de prises de bénéfices. Pourtant, compte tenu de la configuration haussière du marché, il lui semble dommageable de vendre dans l'attente d'une hypothétique consolidation. En phase de reprise rappelle t-il, les marchés actions constituent le vecteur d'investissement présentant le meilleur potentiel de performance.
Jean Médecin gérant chez BNP Paribas IP ne partage pas cet optimisme. Il ne croit pas au scénario de reprise économique en « V » intégrée par les marchés. Sa conviction est renforcée par le comportement de certains investisseurs avertis qui profitent des bonnes publications pour vendre plutôt que pour construire des positions. Selon lui, la sélection des titres va devenir de plus en plus importante dans les mois à venir. Dans ce cadre, il lui semble judicieux de privilégier les valeurs défensives qui ont largement sous-performé le marché depuis le début de l'année.
(P-J.L)