Nommé directeur général de Poweo début juin, Loîc Caperan mise sur la réforme du marché de l'électricité en France pour améliorer les comptes du groupe et ses perspectives. Soutenu par son actionnaire de contrôle, le groupe énergétique autrichien Verbund, l'ancien consultant et ex-directeur général délégué d'EDF entend assurer à Poweo une place d'acteur incontournable de l'énergie en France.
Les pertes de Poweo se sont réduites au premier semestre malgré un environnement très dégradé. Pourtant vos prévisions pour le second semestre sont très prudentes. Pour quelles raisons ?
Notre performance s'explique notamment par la hausse de la production d'électricité et la réduction de certaine dépense d'exploitation. Le marché français de l'électricité de gros reste en réalité très déprimé. Notre perte opérationnelle estimée pour le second semestre devrait être supérieure à celle du premier semestre en raison de la dégradation du risque clients, de la hausse du taux de résiliation et surtout, du niveau des prix de marché à terme, toujours inférieur à ce jour à NOS hypothèses budgétaires. Nous présentons une sensibilité de notre résultat opérationnel au prix à terme de l'électricité de l'ordre de 2,5 millions d'euros pour une variation de un euro.
Poweo attend donc beaucoup de la réforme du marché de l'électricité annoncée par la France sous la contrainte de Bruxelles ?
L'élargissement de l'ouverture du marché de l'énergie en France est naturellement salutaire. Aujourd'hui, les prix de l'électricité peuvent être jusqu'à deux fois plus élevés qu'en Belgique. Heureusement, les choses devraient bouger rapidement puisque les nouvelles règles devront être effectives au 1er juillet 2010. Je vous rappelle qu'à cette date tous les entrants (Poweo, Direct Energy mais aussi GDF Suez), pourront s'approvisionner auprès d'EDF « aux conditions économiques » du parc de centrales existants. En clair, nous devrions acheter à EDF de l'électricité nucléaire moins chère. Pour nous, il ne fait pas de doute que l'application de cette réforme dynamise très significativement la concurrence.
Le prix de vente sera donc déterminant. EDF estime le juste prix à 45 euros par mégawatt/heure. Et vous, à combien estimez-vous ce prix de vente ?
Nous pensons que payer en moyenne aux alentours des 30 euros par mégawatt/heure faciliterait la concurrence et nous permettrait de financer plus aisément nos investissements dans la production d'énergie.