
Les dépenses de consommation des ménages français en produits manufacturés ont baissé en juillet et en août, respectivement de -1,2% et -1,0%, après une hausse en juin, notamment en raison d'un recul des achats de textile et d'automobiles, a annoncé mercredi l'Insee.
La consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française, a diminué également en août sur un an, de -1,3% en données corrigées des variations saisonnières, précise l'Institut national de la statistique.
En juin, ces dépenses avaient progressé de 1,5% par rapport au mois de mai, (chiffre légèrement révisé à la hausse).
"Les achats des ménages en automobiles étaient dynamiques depuis le début de l'année, bénéficiant du dispositif de prime à la casse", rappelle l'Insee, mais ils ont nettement baissé en juillet (-3,9%) et, dans une moindre mesure, en août (-1,2%).
De la même manière, les dépenses des ménages en textile et cuir ont reculé de 3,0% en juillet, puis de 3,8% en août, après une hausse vigoureuse en juin.
L'Insee et Bercy attribuent cette baisse à la modification du calendrier des soldes d'été, qui ont été raccourcis.
Les achats se replient dans tous les grands groupes de produits (biens durables, textile-cuir et autres produits manufacturés).
"La consommation ne devrait pas décrocher sensiblement au cours des prochains mois", estime-t-on toutefois au ministère de l'Economie, soulignant l'impact des "mesures de justice" prises au profit des "ménages à revenus modestes".
Mais de nombreux économistes pensent au contraire que la consommation des ménages, qui avait résisté jusqu'ici face à la crise, risque de souffrir à son tour d'ici la fin de l'année en raison d'un possible retour de l'inflation et de la flambée du chômage.
"Ce qui s'est passé cet été pourrait bien préfigurer ce qui attend la consommation des ménages ces prochains mois", affirme ainsi Nicolas Bouzou, du cabinet d'études Asterès. Selon lui, les dépenses des ménages avaient été soutenues jusqu'ici par le plan de relance --via notamment la prime à la casse dans l'automobile-- et par le recul de l'inflation, devenue négative depuis mai.
"Désormais, ces deux facteurs ne joueront plus", car "l'impulsion de la politique économique va aller décroissant" et l'inflation "va progressivement revenir en territoire positif, ôtant un peu de pouvoir d'achat aux ménages", prédit Nicolas Bouzou.