Wall Street évolue à de nouveaux plus hauts annuels, soutenu par la progression supérieure aux attentes de la production industrielle au mois d'août aux Etats-Unis. Cet indicateur conforte la thèse, actuellement dominante sur les marchés, selon laquelle la récession est pratiquement terminée. L'optimisme des investisseurs est également alimenté par l'annonce d'une nouvelle fusion-acquistion, cette fois dans le secteur technologique. A 17h15, le Dow Jones gagne 0,40% à 9722 points après avoir atteint 9725 points, son plus haut de l'année. Le nasdaq composite progresse de 0,47% à 2113 points.
Adobe perd 6,54% à 33,29 dollars après avoir annoncé l'acquisition d'Omniture pour 1,8 milliard de dollars ; un prix qui est jugé élevé par certains spécialistes. Par le biais de cette acquisition, l'éditeur de logiciels d'édition se diversifie dans les logiciels de gestion et d'analyse de données pour les sites Internet. Le groupe de San Jose (Californie) est également sanctionné pour ses prévisions décevantes pour le dernier trimestre de son exercice 2009, clos fin novembre.
Les chiffres macréconomiques
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation affichent en août une baisse de 1,5% sur un an. Hors alimentation et énergie, les prix progressent de 1,4%. Les économistes anticipaient une baisse de 1,7% et une hausse de 1,4% (hors alimentation et énergie). L'inflation de base en rythme annuel ressort au plus bas depuis février 2004. En glissement mensuel, les prix enregistrent une augmentation de 0,4% (+0,1% hors alimentation et énergie) contre un consensus de respectivement +0,3% et +0,1%. De son côté, le salaire réel a reculé de 0,2% en août en ligne avec les attentes, après +0,5% en juillet.
La production industrielle aux Etats-Unis a progressé de 0,8% au mois d'août contre un consensus de 0,6% après une hausse de 1% en juillet (+0,5% en première estimation). Hors automobile, la production industrielle affiche une hausse de 0,6% après +0,3% en juillet. Le taux d'utilisation des capacités industrielles a progressé à 69,6% contre 68,5% en juillet. Pour août, les économistes tablaient sur 69%.
Les stocks de brut ont reculé de 4,7 millions de barils, soit près deux fois plus que ne le prévoyait le consensus (-2,4 millions de barils). En revanche, les stocks d'essence sont ressortis en hausse de 500 000 barils. Les économistes tablaient cependant sur une hausse légèrement supérieure à 600 000 barils. Enfin, les stocks de distillats ont augmenté de 2,2 millions de barils contre un consensus de 1,3 million de barils.
Les valeurs à suivre
ADOBE
L'éditeur de logiciels d'édition Adobe a annoncé l'acquisition d'Omniture, spécialiste des logiciels de gestion et d'analyse de données pour les sites Internet, pour 1,8 milliard de dollars en numéraire. Le groupe propose 21,50 dollars par action Omniture, soit une prime de 24% par rapport à la clôture. En parallèle, Adobe a dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au troisième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 136 millions de dollars, soit 26 cents par action, contre 191,6 millions de dollars, soit 35 cents par action, un an plus tôt.
ORACLE
L'éditeur de logiciels professionnels Oracle a mis fin à son partenariat avec Hewlett-Packard dans la conception et la fabrication d'ordinateurs, selon Reuters. Cette décision a été prise à la suite de l'acquisition du spécialiste des serveurs informatiques haut de gamme, Sun. Oracle publiera ses résultats du premier trimestre après la clôture.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.