Fortis a relevé son objectif de cours de 10 euros à 14 euros et réitéré sa recommandation Achat sur TF1 après un contact avec la société. Ce relèvement reflète notamment l'adoption d'une marge de 13% à long terme contre 10% auparavant. Le broker anticipe un flux d'actualités favorables au cours des prochains mois qui devrait soutenir les cours. Le bureau d'études cite les décisions des autorités de la concurrence concernant NT1 et TMC, mais aussi l'accord avec UGC.
L'analyste a maintenu sa prévision d'un chiffre d'affaires publicitaire de l'antenne TF1 en recul de 17% au troisième trimestre, décomposé en un effet volume de +10% et un effet prix de -27%. Au premier semestre, le repli s'était élevé à 23%. Fortis estime que le taux d'occupation de la chaîne est encore loin des 100%. Un effet prix significativement positif n'est donc pas attendu avant le premier semestre 2010.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Privatisée en 1987, TF1 est l'une des premières chaînes européennes en termes de parts d'audience. TF1 est diffusée en clair par voie hertzienne, par câble et par satellite. Le groupe édite également des chaînes thématiques (Eurosport, LCI, TV Breizh...). En 2006, TF1 a acquis 33,5% du groupe AB. TF1 est également un groupe de communication intégré avec des activités de diversification développées en SYNERGIE autour de son métier principal (édition et distribution de produits dérivés comme la vidéo, téléshopping...). TF1 continue de se diversifier et a acquis 1001listes en 2006, un site de listes de mariages en ligne. TF1 est détenue à hauteur de 42,9 % par le groupe Bouygues.
Les points forts de la valeur
- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française, détenant plus de 50% du marché de la publicité TV.
- La chaîne dispose d'un portefeuille d'activités diversifiées et rentables. Le potentiel d'amélioration de la rentabilité des activités de diversification du groupe constitue d'ailleurs un levier de performance pour le groupe.
- Le groupe pourrait bénéficier de la révision de la loi sur l'audiovisuel, qui empêche un groupe de détenir plus de 49% d'une société de télévision, et d'une possible suppression de la publicité sur les chaînes publiques.
Les points faibles de la valeur
- TF1 est confrontée à un univers audiovisuel en profonde transformation, marqué notamment par le poids de plus en plus important pris par internet et la fragmentation des audiences, provoquée par le succès de la Télévision Numérique Terrestre.
- La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires.
- La société doit faire face à une inflation du coût des programmes depuis ces dernières années. Son concurrent M6 y réalise des investissements significatifs.
- Sa présence à l'international reste faible et la chaîne n'a pas de projet majeur de croissance en dehors de ses métiers de base.
- Les analystes regrettent que la stratégie à moyen et à long termes reste floue.
Comment suivre la valeur
- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages.
- Les baromètres de mesure d'audience (type Médiamétrie) sont des indicateurs intéressants à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes.
- TF1, qui a renoncé à ses ambitions dans la distribution de la télévision payante en France avec son désengagement de TPS, va devoir réinvestir le produit de la vente de TPS, soit dans les diversifications, soit dans la télévision à l'international.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais « The Financial Times » combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. « Le Monde » et « Les Echos » pratiquent également ce type de politique. Quant au «Figaro », il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de « Femme actuelle » et de « Elle ».