La Commission européenne ne serait pas surprise que la reprise économique soit plus intense que prévu à très court terme, mais, comme de nombreux économistes, elle s'interroge sur son caractère durable. Bruxelles anticipe pourtant toujours un recul de 4% du PIB de l'Union européenne et de la zone euro en 2009. Le maintien de cette prévision cache en réalité la révision à la baisse des chiffres de 2008 et du premier trimestre 2009 et une vision plus optimiste du second semestre. Les risques pesant sur la croissance sont, eux, « équilibrés ».
Tous les pays ne sont pas cependant logés à la même enseigne. Ainsi parmi les plus importantes économies européennes, la prévision pour l'Allemagne a été révisée à la hausse de -5,4% à -5,1%, de même que celle de la France de -3% à -2,1%. En revanche, Bruxelles prévoit désormais un repli de 4,3% du PIB du Royaume-Uni contre -3,8% auparavant.
En plus de l'amélioration des perspectives extérieures et des conditions de financement, l'Europe devrait bénéficier de la résistance de relative de la consommation privée et publique, mais également de la poursuite de l'ajustement des stocks.
Bruxelles a cependant mis en garde sur une reprise qui pourrait s'avérer « volatile et décevante ». L'exécutif européen souligne que la crise n'a pas encore produit tous ses effets sur les marchés de l'emploi et les finances publiques, et que l'ajustement des marchés de l'immobilier résidentiel continue de freiner l'investissement dans le secteur de la construction dans plusieurs pays.
Les prévisions de la Commission en matière d'inflation pour 2009 sont elles aussi demeurées inchangées à 0,9% pour l'Union européenne et 0,4% pour la zone euro.
(C.J)