La Bourse de New York a rebondi jeudi, emmenée par les valeurs de l'industrie et de la distribution, mais elle a manqué d'enthousiasme à la veille de la diffusion des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis: le Dow Jones a gagné 0,69% et le Nasdaq 0,82%.
Le Dow Jones Industrial Average, après quatre séances d'affilée de baisse, a progressé de 63,94 points à 9.344,61 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 16,13 points à 1.983,20 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a de son côté avancé de 0,85% (8,49 points) à 1.003,24 points, selon les chiffres définitifs de clôture.
Le volume d'échanges est resté très faible. Les marchés seront fermés lundi aux Etats-Unis pour la fête du Travail et de nombreux investisseurs sont déjà partis en congés.
"Le marché a retrouvé un peu de tonus, mais il n'y a pas eu beaucoup de conviction", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York. "Il aurait été décevant qu'il ne monte pas."
Indécis une partie de la matinée, les indices de Wall Street ne se sont installés nettement dans le vert que dans les dernières minutes d'échanges.
La tendance a été soutenue par le bond de 4,8% enregistré par la Bourse de Shanghai jeudi. Elle avait chuté de plus de 20% en août, mettant en doute le scénario d'une vigoureuse reprise de l'économie mondiale.
Cette performance a particulièrement soutenu les valeurs industrielles, comme le producteur d'aluminium Alcoa (+3,98% à 12,01 dollars). Le fabricant d'engins de chantiers Caterpillar a pris 3,52%, le chimiste DuPont 1,84% et le conglomérat industriel United Technologies 1,36%.
Autre nouvelle accueillie positivement, les chaînes de magasins ont annoncé des ventes pour août globalement supérieures aux attentes, avec des bonnes surprises par exemple en provenance de la chaîne de prêt-à-porter gap (+7,57% à 21,18 dollars). Son concurrent Abercrombie & Fitch (-3,46% à 30,98 dollars) a constitué l'une des rares déceptions.
"Le marché ne fait pas grand chose", a cependant noté Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisors. "Tout le monde attend les chiffres (mensuels, ndlr) de l'emploi, on ne devrait pas voir de fort mouvement avant leur publication" vendredi.
"Le marché s'attend plutôt à des chiffres décevants", a-t-il ajouté.
Renforçant ces craintes, les nouvelles inscriptions au chômage ont moins reculé que prévu la semaine dernière, à 570.000.
Mercredi déjà, le cabinet ADP avait estimé que le secteur privé avait encore détruit 298.000 emplois aux Etats-Unis en août, plus que les prévisions des économistes.
Les investisseurs ont peu réagi à la publication de l'indice ISM des directeurs d'achats portant sur l'activité dans les services, qui s'est établi à 48,4 points, tout juste au dessus des attentes.
"Le marché de l'emploi semble se situer en tête de la liste de ce qui est important pour la santé de l'économie", a jugé Frederic Dickson, de DA Davidson. "Un chiffre bien pire que prévu pourrait avoir l'effet d'un choc sur le marché."
Le secteur financier a également été recherché, l'indice S&P des valeurs bancaires gagnant 2,46%. American Express a progressé de 1,60%, Bank of America de 3,50% et JPMorgan Chase de 3,06%.
Citigroup a bondi de 4,61% à 4,77 dollars. Elle a obtenu le feu vert de ses actionnaires à l'offre d'échange à l'issue de laquelle l'Etat fédéral doit détenir 33,6% du capital.
Dans le secteur technologique, l'éditeur de logiciels Oracle a lâché 1,24% à 21,50 dollars. La Commission européenne a annoncé l'ouverture d'une enquête approfondie sur son acquisition de Sun Microsystems, le propriétaire du langage de programmation Java (-1,82% à 9,15 dollars).
Le marché obligataire a baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 3,328% contre 3,295% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,150% contre 4,104% la veille.