Les marchés européens prolongent leur mouvement de baisse. Les prises de bénéfices touchent en particulier les valeurs cycliques et les financières. En revanche, les valeurs défensives (agroalimentaire, télécoms...), sont globalement bien orientées de même que les pétrolières. Ces dernières bénéficient de la remontée des cours du brut. A Paris, Alcatel-Lucent est victime d'arbitrages techniques après l'annonce de l'émission d'obligations convertibles. Vers 12h30, l'indice CAC 40 perd 0,63% à 356085 points et le FTSE Eurotop 100 0,44% à 2026,64 points.
Alcatel-Lucent (- 7,88% à 2,35 euros) affiche la plus forte baisse du CAC 40 après avoir annoncé une émission de 750 millions d'euros d'obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes. Selon Reuters, l'action est victime d'arbitrages, certains investisseurs cédant leurs titres pour se positionner sur la convertible. On rappellera aussi que la valeur amplifie habituellement les variations du CAC (- 0,63%). Le groupe compte ainsi refinancer son endettement. Cette émission n'est pas une surprise : le management avait été autorisé à réaliser une telle opération lors de son AG de mai.
En revanche, l'action Havas (+4,96% à 2,499 euros) poursuit sa marche en avant après avoir déjà gagné près de 12% hier. Le groupe de communication a bénéficié de la publication de résultats semestriels supérieurs aux attentes. Hier, Oddo a relevé sa recommandation d'Alléger à Accumuler et de son objectif de cours de 2,1 à 2,6 euro. Aujourd'hui, Deutsche Bank a rehaussé son objectif de cours de 2,40 à 2,75 euros et réitéré sa recommandation d'Achat sur Havas.
Hors marché SRD, Pierre et Vacances (+3,09% à 54 euros) est bien orienté après l'annonce de la nomination de Sven Boinet au poste de directeur général du groupe de loisirs. Ce dernier était auparavant président du directoire et directeur général du groupe Lucien Barrière. Il prendra ses fonctions à partir du 16 novembre prochain. A noter que Sven Boinet était déjà administrateur de Pierre et Vacances depuis le 24 février 2003. «J'ai pu apprécier, sur la durée et sur le terrain, les compétences de M. Boinet tout au long de son parcours professionnel», a déclaré Gérard Brémont, président de Pierre et Vacances.
Les chiffres macroéconomiques
Au cours du deuxième trimestre 2009, le PIB de la zone euro a diminué de 0,1%, a annoncé Eurostat, l'Office statistique des communautés européennes, qui a ainsi confirmé l'estimation rapide du 13 août. Au cours du premier trimestre 2009, le taux de croissance avait été de -2,5%. En comparaison avec le deuxième trimestre 2008, le PIB corrigé des variations saisonnières de la zone euro a reculé de 4,7% contre -4,9% au trimestre précédent.
L'indice des prix à la production industrielle a diminué de 0,8% dans la zone euro en juillet 2009 par rapport à juin 2009. En juin, les prix avaient augmenté de 0,4%. En juillet 2009 comparé à juillet 2008, les prix à la production industrielle ont reculé de 8,5%.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent l'enquête ADP sur le marché de l'emploi dans le secteur privé pour le mois d'août à 14h15, la nouvelle estimation de la productivité non agricole au deuxième trimestre à 14h30 en même temps que la nouvelle estimation de l'évolution du coût unitaire salarial sur la même période.
Les commandes à l'industrie pour le mois de juillet sont, elles, attendues à 16 heures, les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30 et les « minutes » du comité de politique monétaire de la Fed du 12 août à 20 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,4223 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Oceane : Les obligations convertibles en actions nouvelles ou existantes permettent à leur émetteur d'échanger les obligations contre des actions préexistantes. Les Océane ont généralement un taux inférieur à celui d'une obligation classique, puisque le porteur peut bénéficier de l'avantage de la conversion, et par ailleurs, elles évitent à l'émetteur le risque de dilution du capital.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour... Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.