La Bourse de New York se repliait nettement vendredi à la mi-séance, face à une série d'indicateurs marquée par une nouvelle déception sur le consommateur américain: le Dow Jones cédait 1,57% et le Nasdaq 1,87%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average perdait 147,15 points à 9.251,04 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 37,54 points à 1.971,81 points.
L'indice Standard & Poor's 500, à la composition plus large, reculait de 1,61% (16,32 points) à 996,41 points.
Jeudi, Wall Street avait terminé en hausse, malgré de mauvais indicateurs aux Etats-Unis, où le consommateur continue de se montrer prudent: le Dow Jones avait gagné 0,39%, le Nasdaq 0,53% et le S&P 500 0,69%.
En difficulté dès l'ouverture, le marché a accéléré sa baisse après un nouvel indicateur mettant une nouvelle fois en lumière la frilosité des consommateurs américains.
L'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a chuté de nouveau lourdement en août, selon des chiffres provisoires, à 63,2, contre 66,0 en juillet.
"Le consommateur reste sur ses gardes. S'il n'y a pas de confiance il n'y a pas de dépenses, on l'a vu hier (jeudi) sur les ventes de détails", reparties à la baisse en juillet, a rappelé Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Les publications du jour "ont ouvert la voie aux courtiers pour prendre leurs bénéfices après que le marché eut touché de nouveaux plus hauts" depuis l'automne, a ajouté l'analyste. Jeudi, le Dow Jones avait encore amélioré son plus haut de l'année, pour monter à un niveau inédit depuis le 4 novembre.
Les autres statistiques se sont révélées mitigées. La production industrielle des Etats-Unis est certes repartie en hausse en juillet, de 0,5% par rapport à juin, après huit mois de chute, mais les chiffres étaient globalement en ligne avec les attentes.
Les prix à la consommation aux Etats-Unis sont eux restés stables en juillet par rapport au mois précédent, après un bond de 0,7% en juin, ce qui montre que "l'inflation ne sera pas un problème pour la Réserve fédérale américaine", selon Peter Cardillo.
"L'élan fortement positif du marché observé en deuxième partie du mois de juillet a ralenti de façon significative. Avec la réunion de la Fed dernière nous et le plus gros des indicateurs les plus importants pour août déjà publiés, le flot d'actualité se tarit traditionnellement pendant les deux dernières semaines du mois", a prévenu Frederic Dickson, de D.A. Davidson, après les publications de vendredi.
La faiblesse des volumes d'échanges amplifiait les mouvements sur le marché.
La chute de Boeing (-4,44% à 44,55 dollars) pesait sur les indices. L'avionneur a fait cesser la fabrication de certaines pièces de fuselage de son 787 "Dreamliner" dans une usine de l'équipementier italien Alenia Aeronautica après la découverte de défauts.
Embarquée dans le repli des valeurs financières, la banque Citigroup peinait à profiter du relèvement de recommandation effectuée par les analystes de Bank of America-Merrill Lynch, mais résistait en ne concédant que 0,25% à 4,05 dollars.
Les résultats en ligne avec les attentes de la chaîne de magasins JC Penney et le recul de ses ventes envoyaient le titre en chute de 5,49% à 31,51 dollars.
Le titre de CIT, qui évolue en dents de scie depuis que le groupe de services financiers lutte pour éviter le dépôt de bilan, lâchait 4,00% à 1,39 dollar. La Fed a lui donné 15 jours pour qu'il fasse la preuve de sa viabilité, et deux mois et demi pour lui présenter un plan stratégique à plus long terme, selon un "accord" publié jeudi.
Le Nasdaq souffrait quant à lui du recul de valeurs vedettes comme Apple (-1,59%) ou Cisco (-2,14%).
Le marché obligataire profitait de la prudence des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 3,526% contre 3,591% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,380% contre 4,420% la veille.