Le Grenelle 1 adopté à la quasi-unanimité prévoit de doubler la capacité du réseau LGV d’ici 2020. Nous sommes en 2008, il serait temps de discuter financement ! Après la question du tracé, qui a beaucoup fait débat, le financement reste quelque peu flou. Le gouvernement entend faire participer les régions traversées par les futures extensions de lignes. Jusqu’ici, tout un chacun pourrait trouver cela normal. Oui mais voilà, la loi de décentralisation ne l’entend pas de cette oreille !
Avec le transfert de compétences aux collectivités territoriales, la loi prévoit que les transports régionaux sont financés à 100 % par la région. L’Etat n’intervient pas, et s’en accommode. Par contre, les lignes à grande vitesse sont une prérogative exclusive de l’Etat, qui doit donc les financer de sa seule poche. Bien vide, en ce moment. Trouée même, de 86,6 milliards d’euros, apprenait-on ce matin (12 août). Contre 32,8 milliards pour la même période un an auparavant ! Mais reprenons le train en marche. Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, avait refusé net de verser le moindre centime pour l’extension de la ligne Tours-Bordeaux. Décentralisation oblige, et dans les faits, on ne peut que lui donner raison.
Des chantiers durables !
François Fillon a donc décidé de la rappeler à l’ordre. Un rappel à l’ordre, une sommation, un chantage, les querelles de mots importent peu. Le Premier ministre lui a fait parvenir une missive on ne peut plus explicite : si elle ne finance pas, les trains ne marqueront pas l’arrêt à Poitiers et Châtellerault. Ségolène a été royale, elle a cédé. Mais elle ne décolère pas contre le « chantage » exercé.
La ligne bretonne qui permettra en 2014 de rallier Rennes depuis Paris en 1h26 (contre 2h05 actuellement) coûtera la modique somme de 3,4 milliards d’euros et sera confiée à Bouygues, Eiffage ou Vinci. Les prétendants au titre seront départagés avant la fin de l’année. La ligne Sud-Ouest, de 16 milliards d’euros permettra de rejoindre Bordeaux depuis la capitale en 2h05, soit 55 minutes de moins qu’actuellement. Le TGV Est, inauguré en 2007, doit être prolongé jusqu’à Strasbourg qui ne sera plus qu’à 1h50 de Paris. Le protocole de financement est encore soumis à discussion, les conseils généraux de la Lorraine et de la Moselle ne parvenant pas à un accord. La ligne Sud a fait couler beaucoup d’encre et a aiguisé certaines rancœurs. Le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, a tranché, le tracé passera par le littoral et non par l’arrière-pays. Il reliera Barcelone à Gênes via Marseille et Toulon à Nice. Cette dernière, à l’HORIZON 2023 ne sera plus qu’à 3h55 de Paris.
TGV : les nouvelles lignes prennent de la vitesse !
Vendredi 14 Aoû 2009 à 09:31
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