Les marchés européens ont fini la semaine sur les chapeaux de roue, dynamisés par les chiffres de l'emploi bien meilleurs que prévu aux Etats-Unis. Dans ce contexte de hausse quasi-générale, la banque Royal Bank of Scotland et Peugeot se sont distingués à la baisse : la première pour ses pertes surprise et le second en raison de l'abaissement de ses notes de crédit en catégorie spéculative. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,25% à 3521,14 points ; un niveau qu'il n'avait plus connu depuis début novembre 2008. Le FTSE Eurotop 100 a gagné 1,38% à 2032,30 points.
A Londres, Royal Bank of Scotland a chuté de 12,91% à 46,55 pence après avoir publié une perte de 1,4 milliard de livres sterling (1,2 milliard d'euros) au titre du premier semestre. L'an dernier, RBS avait enregistré une perte de 827 millions de livres. Une surprise pour les marchés, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice de 1,1 milliard de livres selon le consensus de Bloomberg. Ces mauvais résultats s'expliquent par le fait que l'établissement britannique a d- passer des charges de 7,52 milliards de livres en raison de créances douteuses.
A Paris, Peugeot (- 5,43% à 21,25 euros) a affiché la plus forte baisse de l'indice CAC 40, victime de l'abaissement de ses notes de crédit en catégorie spéculative ou « junk » par Standard & Poor's. L'agence de notation ne prévoit plus de rebond du marché automobile européen en 2010, ce qui, en raison de la forte exposition du constructeur à cette zone géographique, devrait continuer de peser sur sa rentabilité déjà faible. Cette annonce met un coup d'arrêt brutal à l'accélération haussière du titre provoquée fin juillet par la publication de ses résultats semestriels.
A contrario, France Télécom a gagné 3,57% à 17,71 euros grâce à JPMorgan qui a relevé sa recommandation de Neutre à Surpondérer et son objectif de cours de 19,50 à 21,30 euros. Le broker rappelle qu'il était prudent à l'égard de la valeur depuis 12 mois en raison du potentiel de baisse du consensus de marge. Il estime que le consensus prend désormais en compte les facteurs potentiellement défavorables. « FT n'a jamais été une valeur de croissance. La perspective d'une meilleure résilience de la marge est le principal moteur de l'action », explique l'analyste.
Les chiffres macroéconomiques
Les suppressions d'emplois se sont élevées à 247 000 au mois de juillet aux Etats-Unis, alors que les analystes prévoyaient un chiffre de 320 000. Le taux de chômage est ressorti à 9,4% sur ce même mois, alors que le consensus donnait 9,6%. Les suppressions d'emplois du mois de juin ont par ailleurs été révisées de 467 000 à 443 000 tandis que celles du mois de mai ont été révisées de 322 000 à 303 000.
La production industrielle allemande a reculé de 0,1% en juin à la surprise des économistes interrogés par Reuters qui anticipaient en moyenne une augmentation de 0,7%. Le chiffre de mai a été révisé de +3,7% à +4,3%.
Le déficit commercial français s'est creusé à 4,008 milliards d'euros en juin, après 3,137 milliards d'euros en mai.
A la clôture, l'euro cote 1,4205 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Junk bonds : Littéralement, ce terme signifie "obligations pourries". Ce sont des obligations spéculatives, à haut risque, émises par des sociétés considérées comme de mauvais emprunteurs. En contrepartie du risque, ces obligations offrent des rendements inégalables sur le marché des obligations classiques. Elles correspondent par ailleurs aux notes d'émetteur les plus basses dans les agences de notation.
Free Cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.