Wall Street a fini dans le rouge ; les investisseurs prenant leurs bénéfices après la publication de deux statistiques économiques décevantes. Les destructions d'emplois dans le secteur privé se sont avérées plus élevées qu'attendu et le rythme de contraction de l'activité dans les services a été plus important que prévu. Le secteur financier a été l'un des rares à échapper à la baisse. L'indice Dow Jones a clôturé en repli de 0,42% à 9280,97 points et le Nasdaq Composite en recul de 0,91% à 1993,05 points.
L'action Procter & Gamble (- 2,79% à 53,91 dollars) a affiché la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Le spécialiste des produits de grande consommation a annoncé une baisse des ventes et des bénéfices au cours du trimestre, clos fin juin; une tendance qui devrait se prolonger. Le groupe, connu pour les rasoirs Gillette ou les couches Pampers, a reconnu que ses ventes avaient été pénalisées par les prix plus élevés de ses produits par rapport à ceux des marques de distributeur. En effet, crise économique oblige, les consommateurs favorisent les produits les moins chers.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur des services a enregistré un recul surprise en juillet à 46,4 contre 47 en juin. Les économistes attendaient en moyenne 48.
Les économistes ont été pris contre-pied par les commandes à l'industrie qui ont progressé de 0,4% en juin, après une hausse de 1,1% en mai. Le consensus visait un recul de 0,8% des commandes.
371 000 emplois ont été supprimés dans le secteur privé au mois de juillet aux Etats-Unis selon les résultats de l'enquête ADP. Les analystes attendaient un chiffre de 345 000. En juin, les suppressions d'emploi s'étaient établies à 463 000 (chiffre révisé de 473 000). Les suppressions d'emploi au mois de juin sont ressorties au plus bas depuis le mois d'octobre 2008.
La semaine dernière, les stocks de pétrole brut ont progressé davantage que prévu, avec une hausse de 1,7 millions de barils à 349,5 millions. Les économistes tablaient sur une hausse de 800 000 barils. Les stocks d'essence se sont en revanche replié de 200 000 barils, alors qu'un recul de 1 million de barils était attendu. Enfin, les réserves de produits distillés ont chuté de 1,1 million de barils. Le marché tablait sur une hausse de 1,2 million.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP
Citigroup envisage de vendre 20 filiales de crédit à la consommation selon les déclarations du PDG Vikram Pandit, cité dans le Singapore's Business Times. La plupart de ces filiales seraient situées en Europe, a-t-il précisé. Le dirigeant a précisé que le niveau de capitalisation du groupe, suite à l'échange d'actions préférentielles en actions ordinaires en juillet, reflétait désormais une «solidité financière incroyable».
ELECTRONIC ARTS
Electronic Arts a publié une perte moins importante qu'attendu au premier trimestre, clos fin juin, grâce à des réductions de coûts et au succès des jeux « The Sims 3 » et « EA Sport Active ». Sur cette période, l'éditeur de jeux vidéo a essuyé une perte nette de 234 millions de dollars, soit 72 cents par action, contre une perte de 95 millions de dollars, soit 30 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action s'est élevée à 2 cents, à comparer avec consensus Thomson Reuters de -13 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 20% à 644 millions de dollars.
KRAFT FOODS
Le groupe agroalimentaire Kraft Foods a publié des résultats supérieurs aux attentes grâce à des réductions de coûts et des hausses de prix. Il a aussi relevé ses prévisions annuelles. Au deuxième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 827 millions de dollars, soit 56 cents par action, contre 745 millions de dollars, ou 49 cents par action, un an plus tôt. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un bénéfice par action de 54 cents. Le chiffre d'affaires a atteint 10,2 milliards de dollars et la croissance organique 2,9%.
PROCTER & GAMBLE
Procter & Gamble a publié un bénéfice net en recul de 18% à 2,47 milliards d'euros au titre du quatrième trimestre, clos fin juin. Malgré ce déclin, le bénéfice est resté supérieur aux attentes. Le groupe a notamment souffert d'un effritement de ses ventes dans la plupart de ses activités, alors que les consommateurs ont réduit leurs dépenses parmi les produits ses plus onéreux. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice dilué net est ressorti à 80 cents, alors que l'objectif du groupe se situait entre 74 et 79 cents.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.