La Bourse de New York accentuait son recul lundi à mi-séance, plombée par la chute des valeurs énergétiques et industrielles après la révision à la baisse des prévisions économiques de la Banque mondiale: le Dow Jones perdait 2,03% et le Nasdaq 2,89%.
Vers 16H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average abandonnait 172,99 points à 8.366,74 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 52,75 points à 1.774,72 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 lâchait quant à lui 2,57% (23,71 points) à 897,52 points.
Vendredi, Wall Street avait fini sans direction claire, au terme d'une séance volatile marquée par la bonne tenue des valeurs technologiques: le Dow Jones avait perdu 0,19% mais le Nasdaq avait gagné 1,09% et le S&P 500 0,31%.
Après plusieurs séances indécises, la place new-yorkaise commençait la semaine dans le rouge vif, "après que la Banque mondiale eut abaissé ses prévisions pour 2009 pour la plupart des économies", a expliqué Jason Kunkel, de Moody's Economy.com.
L'institution multilatérale prévoit désormais une chute de 2,9% du produit intérieur brut de la planète. La révision touche particulièrement les pays en développement, où la croissance devrait être limitée à 1,2% cette année.
"La Banque mondiale a estimé que la récession serait plus profonde et longue qu'ils ne le pensaient auparavant", a jugé Anthony Conroy, vendeur d'actions pour BNY ConvergEx Group.
Ces prévisions affectaient particulièrement les cours du pétrole, qui retombaient sous 67 dollars le baril, et donc les valeurs énergétiques, qui pèsent lourd dans les indices américaines.
Le pétrolier ExxonMobil chutait de 2,67% à 69,15 dollars, Chevron de 3,48% à 65,69 dollars. Dans les valeurs minières, particulièrement sensibles à la conjoncture dans les pays émergents, le producteur d'aluminium Alcoa plongeait de 6,91% à 10,24 dollars.
Dans l'industrie, l'avionneur Boeing perdait 3,61% et le chimiste DuPont 3,12%.
Selon les analystes de Charles Schwab, le diagnostic de la Banque mondiale "renforcent les craintes que l'économie ne serait pas aussi engagée sur la voie de la reprise que le rebond récent des marchés boursiers le laisse entendre".
Les opérateurs s'interrogent de plus en plus sur la capacité du marché à tenir à son niveau actuel, après un rebond spectaculaire de près de 40% entre début mars et fin mai.
"Les secteurs qui ont mené l'envolée depuis la mi-mars --énergie, matières premières, financières-- sont les plus affectées", ont ajouté ces analystes.
Les valeurs financières faisaient aussi l'objet de lourdes prises de bénéfices, l'indice S&P les représentant reculant de 4,08%. Bank of America cédait 6,20%, JPMorgan Chase 3,00%, et l'émetteur de cartes de crédit American Express 3,86%.
Apple, en hausse à l'ouverture, perdait 1,60% à 137,10 dollars. Le PDG du groupe informatique Steve Jobs a marqué son retour au travail en annonçant dans un communiqué que le nouveau téléphone portable iPhone 3GS s'était vendu à plus d'un million d'exemplaires en trois jours à compter de sa sortie vendredi.
Merck cédait 2,32% à 25,31 dollars. Le groupe pharmaceutique, qui avait annoncé en mars le futur rachat de son concurrent Schering-Plough (-1,22% à 23,51 dollars), a indiqué que les autorités américaines de la concurrence (FTC) avaient réclamé aux deux laboratoires un supplément d'information sur l'opération.
Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,697% contre 3,789% vendredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,439% contre 4,522% le veille.