Les marchés actions européens sont en net repli. Les investisseurs semblent fébriles dans l'attente de nouveaux signes tangibles d'une reprise économique prochaine. De plus, le regain de tensions au Proche-Orient et notamment en Iran alime la crainte d'une crise géopolitique globale forcement dommageable à la croissance future. Sur le front des valeurs,Holcim, le concurrent suisse de Lafarge, se renforce en Australie et en Chine tandis que le français Nexans cherche à se financer. A 12h30, le CAC 40 recule de 1,64% à 3271,71 points. L'Eurotop 100 perd 1,48% à 1869,60 points.
A Zurich, Holcim cède 1,05% à 61,35 francs suisses. Le comportement du numéro deux mondial du ciment derrière Lafarfe peut sembler téméraire. Alors que d'autres groupes industriels cherchent en premier lieu à consolider leur structure financière fragilisée par la crise, le numéro deux mondial du ciment passe à l'offensive en annonçant deux opérations de croissance externe majeures (en Australie et en Chine) financées par une augmentation de capital fortement dilutive. En réalité, la faible valorisation du titre devrait suffire à assurer le succès d'une opération très habile sur le plan stratégique puisqu'elle lui permettra de profiter au plus vite de la reprise des marchés émergents.AA
A Paris, Nexans cède 4,58% à 40,66 euros dans un marché fébrile. La prudence des investisseurs sur l'ampleur de la reprise attendue pour 2010 est ce matin renforcée par les inquiétudes liées au regain de tensions au Proche-Orient (Iran, Israel). Ainsi, les investisseurs prennent leurs bénéfices sur les cycliques qui ont soutenu le rally haussier de ces trois derniers mois, et notamment sur Nexans dont le titre affiche un gain de 60% depuis son plus bas historique du 9 mars dernier. Dans ce climat morose, la décision du groupe de renforcer son bilan via l'émission d'Océanes semble passer au second plan.
Thomson bondi de 6,46% à 0,84 euro soutenu par une information de presse selon laquelle le groupe avait obtenu de nouveaux délais pour restructurer sa dette. Interrogé par Reuters, le groupe a refusé de commenter cette information publiée sur le site internet de "La Tribune" et a réaffirmé qu'il ferait le point sur la restructuration de son bilan, le 16 juin comme prévu. Thomson avait déjà bénéficié d'un sursis jusqu'au cette date afin d'aboutir à un accord avec ses créanciers. A la fin du mois d'avril, ils étaient en droit de réclamer le paiement de 2,9 milliards d'euros de dette non subordonnée, ce qui se serait traduit par un dépôt de bilan.
Les chiffres macroéconomiques
Le nombre de personnes ayant un emploi dans la zone euro a diminué de 0,8% (1 220 000 personnes) au premier trimestre 2009 par rapport au trimestre précédent, selon des estimations provisoires basées sur les comptes nationaux et publiées par Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. Au quatrième trimestre 2008, l'emploi avait reculé de 0,4%. Ces chiffres sont corrigés des variations saisonnières.
Les investisseurs seront attentifs à l'indice d'activité dans le secteur manufacturier dans l'Etat de New York (Empire state index) pour juin aux Etats-Unis à 14h30.
A 12h30, l'euro cote 1,3885 dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.