Citi a abaissé sa recommandation de Conserver à Vendre et fixé un objectif de cours de 1,55 euro sur Havas après la publication du revenu du premier trimestre. L'analyste rappelle que l'action affiche la deuxième plus forte hausse du secteur des médias depuis le début de l'année avec une progression de 57%.
Le bureau d'études explique qu'il craignait le pire et que celui-ci s'est réalisé ; la performance du groupe étant faible dans toutes les zones géographiques. Le broker craint que le deuxième trimestre soit encore plus mauvais en raison d'une base de comparaison plus difficile et de la perte des budgets Carrefour et Radio Shack.
Citi a réduit de 19% ses prévisions de bénéfice par action et anticipe une révision en baisse du consensus.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Havas est l'un des leaders mondiaux du conseil en communication. Basé à Paris, Havas dispose de deux réseaux principaux : euro RSCG Worldwide (62% des revenus), réseau de communication intégrée dans l'ensemble des disciplines, et Havas Media (25% des revenus), réseau d'expertise médias. Par ailleurs, Havas possède plusieurs agences créatrices indépendantes telles que Arnold, McKinney...
Le groupe offre une gamme complète de services de conseil en communication, comprenant : la publicité traditionnelle, le marketing direct, le média planning et l'achat médias, la communication d'entreprise, la promotion des ventes, la conception, les ressources humaines, le marketing sportif, la communication interactive multimédia et les relations publiques. Le revenu du groupe se répartit entre l'Europe qui totalise 57% du revenu, l'Amérique du Nord, 33%, et le reste du monde, 10%.
Les points forts de la valeur
- Havas est un des leaders mondiaux dans les services marketing.
- Le groupe bénéficie de positions importantes en Europe.
- Le titre revêt un aspect spéculatif. Vincent Bolloré détient 32,9% du capital d'Havas. En outre, il contrôle près de 30% des droits de vote du groupe britannique Aegis, le premier réseau européen d'achats d'espaces, alors qu'Havas est considéré comme sous dimensionné dans ce domaine.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe ne dispose que d'un seul réseau de taille mondiale (EuroRSCG) quand ses concurrents en ont trois, voire quatre.
- Le portefeuille d'Havas manque de grands clients internationaux, ce qui rend le groupe plus dépendant des marchés locaux, les premiers touchés en cas de crise.
- Les performances d'Havas restent inférieures à celles de ses concurrents en termes de rentabilité opérationnelle. En outre, la visibilité sur le redressement de ses marges reste faible.
Comment suivre la valeur
- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, qui est étroitement liée à la conjoncture économique.
- A noter que le poste Revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Il faut également surveiller le "new business net" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets (ce qui inclut à la fois les nouveaux clients, les clients conservés après remise en compétition du budget, et les nouveaux produits ou marques gagnés auprès des clients actuels) moins le budget publicitaire annuel estimé des pertes de budgets.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Peu de professionnels du secteur se risquent à faire des prévisions pour 2009, sur un marché où la visibilité est faible. Tous s'accordent néanmoins à penser que le contexte sera ardu pour les groupes publicitaires. Le président de Publicis anticipe un recul de 2% à 3% du marché cette année, avec un premier semestre plus difficile que le second. Aux Etats-Unis, les investissements publicitaires devraient fléchir de 5,7%. En Chine, ils devraient, au contraire, se développer de 8%. Selon lui la reprise ne devrait intervenir que mi-2010. Face à la dégradation de la conjoncture publicitaire, un mouvement de consolidation pourrait être lancé pour renforcer les positions des acteurs. La fusion entre Aegis et Havas a été récemment relancée sous la pression de leur actionnaire commun, l'homme d'affaire Vincent Bolloré.