Les futures sur indices prédisent une poursuite de la correction sur les marchés actions new-yorkais. Les investisseurs ont abandonné cette semaine un rally qui durait depuis près de deux mois, alors que les statistiques les plus récentes laissent craindre que l'économie américaine ne rebondisse pas aussi vite qu'attendu. La hausse du chômage la semaine dernière à 637 000 inscriptions inquiète. Peu avant l'ouverture, les futures sur indices Nasdaq 100 et S&P 500 étaient respectivement attendus en hausse de 0,07% à 1 345,25 points et en baisse de 0,33% à 882,40 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont creusé leur perte après la chute des ventes de détail en avril. Cette mauvaise nouvelle conforte le scénario pessimiste selon lequel l'économie pourrait s'installer plus durablement que prévu dans la récession. Le S&P 500 a signé sa troisième séance consécutive de baisse, ce qui n'était pas arrivé à l'indice depuis le début du rally haussier mi-mars. En Bourse, le cours d'Intel n'a pas réagi à son amende record infligé par Bruxelles. Le Dow Jones a clôturé en repli de 2,18% à 8284,89 points. Le Nasdaq Composite a perdu 3,01% à 1664,19 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production ont connu une baisse de 3,7% en avril en glissement annuel, soit la plus forte chute depuis le mois de janvier 1950. Par rapport au mois de mars, cette statistique a toutefois connu une hausse de 0,3%. Le marché attendait une hausse de 0,1% par rapport à mars.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 637 000 pendant la semaine du 9 mai contre 605 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 601 000).
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Bank of America a confirmé la cession d'une participation de 5,8% au capital de China Construction Bank (CCB) pour un montant de 7,3 milliards de dollars. Un porte-parole de la première banque américaine en termes d'actifs a confirmé à la presse avoir vendu 13,5 milliards d'actions à un consortium mené par le fonds d'investissement chinois Hopu Investment Management. Le prix de la transaction marque une décote de 15% par rapport au cours de clôture du titre CCB lundi en clôture.
IBM
IBM a confirmé ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'année 2009. Le géant de l'informatique continue de tabler sur bénéfice par action de 9,20 dollars cette année en raison de sa forte présence sur les logiciels à marge élevée et à la poursuite de plan agressif de réduction des coûts. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablent en moyenne sur un BPA de 9,11 dollars. Cette prévision d'IBM surprend donc le marché et démontre la confiance du groupe en son business model, même en temps de crise.
LEHMAN BROTHERS
Huit mois après sa faillite, Lehman Brothers chercherait à se délester de ses actifs restants, selon les informations du Wall Street Journal. Des actifs dans le capital-risque ainsi que des biens immobiliers seraient concernés. La holding chercherait à céder ces actifs à des investisseurs qui espéreraient qu'ils prennent de la valeur à la faveur du rétablissement de l'économie.
PFIZER
Pfizer a dévoilé un nouveau programme qui permettra aux malades qui ont perdu leur travail de continuer à prendre leurs médicaments de la marque gratuitement. Le groupe pharmaceutique américain s'est engagé à fournir plus de 70 médicaments délivrés sur ordonnance, du Lipitor au Viagra, aux américains au chômage non assurés. Le programme concerne les malades au chômage depuis le 1er janvier et soumis à un traitement de plus de trois mois. Cette annonce intervient alors que le chômage progresse vivement aux Etats-Unis. Elle devrait améliorer l'image de marque du groupe.
WAL-MART
Wal-Mart a enregistré un bénéfice net de 3,02 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, soit 0,77 dollars par action, contre 3,02 milliards ou 0,76 dollars il y a un an. Le résultat du premier distributeur mondial est en ligne avec le consensus Reuters. Le chiffre d'affaires a reculé de 0,6% à 93,471 milliards de dollars. Le groupe a indiqué que l'augmentation de la fréquentation des magasins avait été compensée par l'appréciation du dollar, qui a pesé sur les comptes. Wal-Mart a profité de la crise grâce à ses supermarchés à prix réduits.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.