Les marchés actions américains devraient ouvrir dans le rouge après l'annonce d'une baisse de 0,4% des ventes au détail aux Etats-Unis au mois d'avril. Les économistes attendaient une stabilité de ces ventes. Cette contre performance de l'économie américaine risque d'affaiblir la thèse des économistes selon laquelle le pire de la crise est passé. Sur le front des valeurs, Intel a écopé d'une amende record de plus de un milliard d'euros de la Commission européenne. A 15h, les futures sur S&P 500 reculaient de 1,71% à 889,30 points tandis que ceux sur Nasdaq 100 perdaient 1,52% à 1364 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en ordre dispersé ; les valeurs technologiques ont pesé sur la tendance. En revanche, les indices ont bénéficié de la progression du secteur de l'énergie dans le sillage de la nouvelle progression des cours du baril de pétrole. Les investisseurs se sont également portés sur les valeurs défensives. Au sein du Dow Jones, General Motors a touché un plus bas depuis 1933 sur fond de crainte dépôts de bilan. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 0,60% à 8469,11 points, tandis que le Nasdaq Composite a cédé 0,88% à 1715,92 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production aux Etats-Unis hors pétrole ont enregistré une baisse de 0,4% au mois d'avril. Le chiffre du mois de mars a été révisé de -0,6% à -0,9%.
Aux Etats-Unis, les ventes au détail ont reculé de 0,4% en avril. Les économistes s'attendaient à des ventes stables. Le chiffre de mars a été révisé à -1,1% à -1,3%. Hors automobiles, les ventes ont reculé de 0,5% alors que le marché tablait sur une hausse de 0,2% après -1,2% en mars (chiffre révisé de -0,9%.
Les investisseurs seront attentifs à la publication des stocks des entreprises du mois de mars à 16h puis des stocks hebdomadaires de pétrole à 16h30.
Les valeurs à suivre
APPLIED MATERIALS
L'équipementier pour le secteur des semi-conducteurs Applied Materials est tombé dans le rouge au deuxième trimestre, clos fin avril, en raison de ventes divisées par deux. Sur cette période, le groupe a essuyé une perte nette de 255 millions de dollars, soit 19 cents par action, contre un bénéfice net de 303 millions de dollars, ou 22 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action s'est élevée à 10 cents, conformément au consensus Thomson Reuters.
GOLDMAN SACHS
Le plus important fonds immobilier de Goldman Sachs serait entré en négociation avec ses créanciers pour restructurer sa dette liée à ses investissements dans des casinos au Nevada, des immeubles de bureaux en Allemagne et une chaîne hôtelière aux Etats-Unis, a rapporté mercredi le "Wall Street Journal". Selon le quotidien financier, l'un des principaux prêteurs serait Goldman Sachs lui même. Les investisseurs auraient été avertis du possible conflit d'intérêts qui existe dans ce fonds nommé Whitehall Street Global Real Estate.
INTEL
Intel a été condamné à une amende record de 1,06 milliard d'euros par la commission européenne pour abus de position dominante. Bruxelles accuse le numéro un mondial des semi-conducteurs d'avoir octroyé des remises aux fabricants d'ordinateurs afin qu'ils achètent tous ou presque tous leurs microprocesseurs auprès de lui. La firme américaine aurait également fait des paiements directs à un distributeur afin qu'il ne stocke que des ordinateurs contenant ses puces. Le PDG d'Intel Paul Otellini a indiqué qu'il allait faire appel de cette décision.
MGM MIRAGE
Le groupe américain de casinos MGM Mirage a annoncé son intention de lever 2,5 milliards de dollars via l'émission de 1,8 milliard de dollars d'actions et de 1,5 milliard de dollars d'obligations. Le groupe dont l'actionnaire principal est l'homme d'affaires Kirk Kerkorian, a besoin de ces fonds pour rembourser certaines dettes arrivant à échéance. De plus, le propriétaire du mythique Bellagio de Las Vegas s'est arrangé avec ses créanciers pour éviter des défauts de paiements.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Emplois ADP : l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP mesure les créations d'emplois dans le secteur privé. Très suivie par les marchés, cette statistique donne pourtant souvent des résultats différents du chiffre officiel des créations d'emplois publié chaque premier vendredi du mois. L'enquête ADP est réalisée auprès d'environ 392000 entreprises représentant plus de 24 millions d'employés. Elle est publiée le dernier mercredi du mois concerné.
Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board.
Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants.