Les marchés actions européens évoluent à proximité de l'équilibre, pénalisés par le recul des valeurs financières. Ce matin, le groupe de bancassurance ING a dévoilé une perte plus lourde que prévu au premier trimestre. Dexia fait exception grâce à une performance trimestrielle supérieure au consensus. Les investisseurs privilégient les secteurs défensifs : opérateurs télécoms, pharmacie... Vers 12h20, l'indice CAC 40 grappille 0,08% à 3233,82 points, tandis que le FTSE Eurotop 100 recule de 0,23% à 1820,64 points.
A l'heure où ses confrères du secteur financier dévoilent des performances supérieures aux attentes au premier trimestre, le groupe de bancassurance, ING, vient lui de présenter une perte plus importante que prévu. Résultat, l'action ING recule de 6,67% à 7,28 euros. Sur cette période, le groupe néerlandais a essuyé une perte nette de 793 millions d'euros, à comparer avec un bénéfice de 1,54 milliard d'euros, un an auparavant, et un consensus Reuters de -451 millions d'euros. La crise sur les marchés financiers a plombé ses comptes à hauteur de 1,7 milliard d'euros.
A Paris, Dexia progresse de 1,97% à 4,303 euros après avoir présenté, comme la majorité de ses consoeurs, des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. Le spécialiste du financement aux collectivités locales a fait état d'un résultat net part du groupe de 251 millions d'euros contre une perte nette de 2,603 milliards d'euros au quatrième trimestre 2008. Cette performance est ainsi près trois fois supérieure à celle attendue par les analystes. En Bourse, l'action Dexia revient de loin : elle a touché un plus bas historique à 1,10 euro le 9 mars dernier.
Sur le marché SRD, Nexity gagne 6,37% à 23,05 euros, après l'annonce d'un chiffre d'affaires en baisse mais meilleur qu'attendu au premier trimestre. Le promoteur immobilier a réalisé des ventes de 566 millions d'euros, en recul de 7%. Le carnet de commandes est resté stable à 3,074 milliards d'euros, soit 18 mois du chiffre d'affaires de l'activité de promotion. Le pôle logement a progressé de 8% en volume par rapport à la même période l'an dernier.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation en France a progressé de 0,2% en avril par rapport à mars. Sur un an, cet indice s'accroît de 0,1%. « Il faut remonter à 1957 pour trouver une progression annuelle aussi faible », a précisé l'Insee. L'indicateur d'inflation sous-jacente est stable en avril par rapport à mars et augmente de 1,6 % sur un an.
Pour 2009, les industriels prévoient désormais une chute record de leurs investissements, de 21% dans l'industrie manufacturière et 18% dans l'ensemble de l'industrie, selon une enquête menée par l'Insee. « Ils accentuent ainsi la contraction des investissements anticipée en janvier 2009, de 9 points pour l'industrie manufacturière et de 6 points pour l'ensemble de l'industrie », précise l'institut de statistique. Le recul serait d'ampleur inédite dans les secteurs des biens intermédiaires, 30%, et de l'automobile, 24 %.
La production industrielle a reculé de 2% dans la zone euro en mars 2009 par rapport à février. Sur un an, elle s'est effondrée de 20,2%. Les économistes interrogés par Reuters tablaient sur un recul de 1% sur un mois et de 18% sur un an.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les ventes au détail et les prix des importations pour le mois d'avril à 14h30, les stocks des entreprises pour le mois de mars à 16h00 et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3657 face au billet vert.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
inflation : Mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.