L'optimisme est revenu sur le marché parisien qui est parvenu à gommer ses pertes sur 2009, les investisseurs voulant croire à un scénario moins noir que prévu même si la prudence reste de mise car le chemin est encore long avant la reprise.
"On a touché le point bas" de la détérioration économique et "c'est un élément rassurant", mais "le marché va peut-être un peu trop vite dans sa hausse", prévient Arnaud Riverain, économiste et responsable de la recherche chez Arkéon Finance.
Le CAC 40 a en effet aligné une neuvième semaine de hausse, une progression qui lui a permis d'effacer les pertes accumulées en 2009. Depuis le 1er janvier, l'indice vedette a pris 2,94%.
Sur la seule semaine écoulée, le CAC 40 a progressé de 4,83%, terminant à 3.312,59 points vendredi.
Le marché parisien a notamment connu trois journées fastes, lundi (+2,47%), mercredi (+1,81%) et vendredi (+1,88%), grâce à des indicateurs économiques américains encourageants.
Les promesses de ventes de logement aux Etats-Unis ont en effet affiché en mars leur deuxième mois consécutif de hausse et les dépenses de construction ont augmenté, mettant fin à cinq mois de baisse consécutifs.
Autre "bonne surprise", selon un gérant d'actions parisien: le secteur privé a détruit aux Etats-Unis beaucoup moins d'emplois en avril (491.000) qu'en mars (708.000), un chiffre nettement inférieur qu'attendu.
Tous secteurs confondus, l'économie a perdu 539.000 emplois. Le taux de chômage, lui, est monté à 8,9%, son plus haut niveau depuis septembre 1983.
Les indicateurs "sont de moins en moins mauvais, mais ils restent mauvais" et "il faut raison garder", remarque Arnaud Riverain.
"Il y a encore des destructions d'emplois et un risque sur les ventes de détail américaines", note l'économiste, rappelant que c'est la consommation des ménages, "moteur clé de l'économie américaine, qui a fait qu'on n'est pas tombé dans un trou noir".
Sur ce point, le marché sera justement fixé la semaine prochaine: les chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis au mois d'avril seront publiés mercredi.
Vendredi prochain, d'autres indicateurs de consommation sont prévus outre-Atlantique, notamment les prix à la consommation en avril et une première estimation d'un indice de confiance des consommateurs pour mai.
Sur le continent européen, la production industrielle en mars dans la zone euro et les immatriculations automobiles seront publiées mercredi et jeudi.
Du côté des valeurs, les investisseurs garderont les yeux rivés sur les banques. Lors de la semaine écoulée, elles étaient déjà au centre de toutes les attentions, avec notamment les résultats des tests de résistance des grandes banques américaines, très attendus.
Ces audits d'un nouveau genre ont fait apparaître que dix des plus grandes banques du pays avaient besoin de lever 74,6 milliards de dollars pour renforcer leurs fonds propres.
Les valeurs bancaires à Paris ont très bien réagi à ces annonces qui confirment la présence de l'Etat américain derrière le système bancaire.
"Les Etats sont encore là, on est couvert par eux", soulève Arnaud Riverain.
Par ailleurs, deux banques françaises ont dévoilé cette semaine leurs résultats du premier trimestre.
BNP Paribas a agréablement surpris en annonçant un bénéfice net de 1,5 milliard d'euros. Société Générale a en revanche fait état d'une perte surprise de 278 millions d'euros.
Crédit Agricole et Natixis sont les prochaines sur la liste: leurs résultats sont attendus jeudi.
D'autres poids-lourds de la cote publieront également leurs résultats la semaine prochaine, notamment EADS mardi, Vallourec mercredi et Vivendi jeudi.