Les marchés actions européens ont terminé la semaine sur une note très positive, soutenus par une série de nouvelles rassurantes. Le rapport sur l'emploi en avril aux Etats-Unis a ainsi révélé que les suppressions de postes avaient été nettement plus faibles que prévu, bien que le taux de chômage ait de nouveau progressé. Par ailleurs, la publication des tests de résistance des banques américaines est ressorti conforme aux prévisions. L'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1,88% à 3312,59 points. L'indice FTSE Eurotop 100 a gagné 1,78% à 1849,57 points.
Royal Bank of Scotland s'est envolé (+14,42% à 47,60 pence) après avoir annoncé un produit net bancaire de 9,702 milliards de livres avant dépréciations et exceptionnels, en hausse de 25,6% au premier trimestre. La banque a toutefois enregistré une perte de 44 millions de livres, contre un bénéfice de 479 millions l'année dernière. "Les résultats démontrent les conditions difficiles que nous affrontons", a déclaré le directeur général Stephen Hester. La deuxième banque britannique en termes de capitalisation boursière a été pénalisée par la forte progression de ses mauvaises créances ainsi que par de nouvelles dépréciations sur actifs risqués.
Air Liquide a gagné 5,60% à 65,07 euros. Ses actionnaires ont adopté une résolution permettant au groupe d'émettre à titre gratuit des bons de souscription d'actions (BSA) en cas d'OPA sur la société de gaz industriels. Cette résolution a été approuvée par 63% des voix des actionnaires lors de l'assemblée générale hier. Les BSA sont surnommés "bons Breton". L'ancien ministre des Finances avait en effet mis en place en 2006 des règles pour aider les entreprises à repousser des OPA hostiles.
Société Générale n'a pas profité du rebond généralisé du secteur bancaire. Standard and Poor's a en effet abaissé sa note de contrepartie à long et court termes de AA-/A-1+ à A+/A-1. L'agence de notation estime que l'établissement bancaire est fragilisé par sa grande exposition aux produits d'investissement structurés. Il redoute également une aggravation du risque crédit, alors que SG a annoncé hier une perte surprise de 278 millions d'euros au premier trimestre. Le titre est également pénalisé par une note de Deutsche Bank, qui n'est plus acheteur.
Les chiffres macroéconomiques
L'excédent commercial de l'Allemagne est resté stable au mois de mars, à 8,9 milliards d'euros. Les analystes tablaient sur 8 milliards d'euros.
L'économie américaine a détruit 539.000 emplois en avril, le chiffre le plus faible depuis octobre dernier. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne 590.000 suppressions de postes. Le taux de chômage a progressé pour atteindre 8,9%, contre 8,5% le mois précédent, son plus haut niveau depuis septembre 1983.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,3425 face au dollar.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Emplois ADP : l'enquête mensuelle du cabinet de conseil en ressources humaines ADP mesure les créations d'emplois dans le secteur privé. Très suivie par les marchés, cette statistique donne pourtant souvent des résultats différents du chiffre officiel des créations d'emplois publié chaque premier vendredi du mois. L'enquête ADP est réalisée auprès d'environ 392000 entreprises représentant plus de 24 millions d'employés. Elle est publiée le dernier mercredi du mois concerné.